Présenté comme étant l’un des axes prioritaires de la politique budgétaire 2019, la « lutte contre la pauvreté et développement des zones rurales » reste pour le moment un slogan comme ceux auxquels nous a habitué le gouvernement. Articulée autour d’un Plan d’Urgence de l’Éducation, d’une réforme de la gouvernance du système de santé, d’un Plan d’urgence de l’Eau et de l’Energie et surtout du Développement des zones rurales, la lutte contre la pauvreté constitue un défi que peine où se refuse à relever le gouvernement.
Comme inscrit dans le budget citoyen 2019 élaboré par l’ex ministère du Budget et des Comptes publics, l’orientation stratégique du budget 2019, tient compte du Programme de Relance de l’Économie (PRE) mais s’appuie surtout sur des réalités bien connues. Ainsi, en axe prioritaire, le gouvernement n’a pas manqué de souligner la « lutte contre la pauvreté et le développement des zones rurales ».
En effet, cet axe qui se doit de tenir une place prépondérante dans la politique budgétaire, reste loin de constituer une priorité pour le gouvernement. Au coeur du plan de dépenses sociales souhaité par les bailleurs de fonds dont la Banque mondiale, pour faire face à la « vulnérabilité des 30% de la population qui ont un revenu mensuel inférieur au salaire minimum », la « lutte contre la pauvreté et le développement des zones rurales », semble reléguée au troisième plan.
D’ailleurs une étude réalisée par le cabinet McKinsey, affirme que la situation sociale s’est dégradée en termes d’accès aux services de base (soins de santé, eau potable et électricité) au Gabon , en révélant qu’en 2016, le pays était au 109e rang sur 188 pays dans l’indice du développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement. S’il s’est engagé auprès des bailleurs de fonds à améliorer sa politique sociale, le gouvernement semble s’être désengagé vis à vis de la population comme en témoigne la situation des retraités.
En outre, pour ce qui est du « développement des zones rurales », le gouvernement qui a fait de la « réduction des inégalités d’accès aux services publics » une priorité, semble avoir du mal à offrir le minimum à ces populations de l’arrière pays, comme en témoigne l’absence d’infrastructures, ou même simplement de structures sanitaires de qualité. Il serait donc temps de mettre en application ses réformes pour que les populations qui subissent de plein fouet l’inflation galopante, puissent sentir que « les efforts qu’elles fournissent portent leurs fruits ».