Où en est la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac) près de trois ans après le sommet extraordinaire de Yaoundé qui a arrêté la stratégie conjointe de lutte contre la crise économique ? Une note de la direction générale du Trésor français, datant de juillet 2019, apporte les premières réponses.
On y apprend que le Fonds monétaire international (FMI), principal partenaire de la sous-région dans la mise en œuvre de cette politique d’ajustement, se félicite de la relance des économies de la Cemac. Avec son appui et celui d’autres partenaires au développement (Banque mondiale, Bad, Union européenne…), indique le FMI, les pays de la communauté ont pu trouver une réponse coordonnée pour stabiliser la situation économique.
Cela, ajoute l’institution de Bretton Woods, grâce notamment aux enveloppes d’appui budgétaire mis en place pour faire face à la crise des matières premières. L’institution financière estime effet qu’entre 2017 et 2020, six milliards d’euros (soit près de 4000 milliards de FCFA) devraient être décaissés par les partenaires au développement au bénéfice des pays de la Cemac à des conditions concessionnelles (notamment des taux d’intérêt nuls).
L’objectif de ce soutien, rappelle le Fonds, était de résorber les déficits jumeaux (budgétaire et extérieur), de reconstituer le niveau des réserves de changes grâce notamment au versement d’aides budgétaires par les bailleurs de fonds et d’engager des politiques visant à diversifier la structure des économies de manière à réduire leur vulnérabilité à l’évolution des prix des matières premières. Malgré quelques retards dans la mise en œuvre, les résultats sont au rendez-vous, estime le FMI.
À titre d’illustration, lors qu’au plus fort de la crise (entre 2015 et 2016) les déficits budgétaire (dons inclus) et du compte courant de la Cemac s’établissaient respectivement à environ 7,5 % et 13 % du PIB, la reprise de la croissance et une plus grande rigueur budgétaire ont permis de retrouver une situation plus équilibrée. En 2018, les pays de la zone ont collectivement dégagé leur premier excédent budgétaire depuis 2012 (0,4%) et le déficit courant s’est résorbé à 2,3% du PIB.
Par ailleurs, toujours selon l’institution de Bretton Woods, d’ici 2020, les réserves devraient atteindre 3,9 mois d’importations, soit un niveau supérieur au seuil minimum fixé pour les pays fonctionnant en régime de change fixe (trois mois). Elles sont cependant toujours inférieures à celui préconisé pour les pays dépendant des exportations de ressources naturelles non transformées (cinq mois), comme c’est le cas pour les pays de la Cemac.