Le ministre de l’Equipement a fait déguerpir, le 7 septembre, les transporteurs stationnés juste après l’échangeur d’Awendjé, dans le 4e arrondissement de Libreville. Une décision motivée par la préservation du patrimoine routier de l’État.
Accompagné des éléments des forces de l’ordre, le ministre de l’Équipement a effectué une descente à Awendjé, le 7 septembre, dans le 4e arrondissement de Libreville. Engagé, dit-il, à préserver le patrimoine routier de l’État, Arnauld Engandji y a fait déguerpir les camions et véhicules utilitaires stationnés à quelques encablures de l’échangeur.
Une décision motivée par la non-mise en conformité du site, par rapport à l’activité des transporteurs. «Ce terrain a été attribué il y a trois ans à peu près, pour la construction d’une station-service. Or, il n’y a toujours pas de telle infrastructure sur cet espace. Nous avons énormément communiqué pour informer que le patrimoine routier doit être protégé. Personne n’a réagi. Nous avons saisi officiellement le propriétaire du terrain pour lui demander de se rapprocher de nos services. Pendant deux mois, un représentant du ministère est venu sur le site chaque semaine. Toujours rien. L’on ne peut nous demander de faire plus», a expliqué le ministre de l’Équipement.
Selon certaines indiscrétions, le terrain a été attribué à un général de gendarmerie à la retraite. Arnauld Engandji aurait très peu apprécié l’attitude de l’intéressé, qui cherchait à se faire établir un titre de propriété au lieu de se rapprocher du ministère de l’Équipement. «Personne n’a voulu obtempérer et nous avons appris par d’autres canaux que des personnes se sont rapprochées d’autres administrations, pour se faire attribuer un terrain qui n’est pas le leur. Cela pose problème. Des plans de bornage, des papiers de l’ANUTTC, nous ont été présentés pour nous signifier qu’une procédure était engagée pour l’obtention d’un titre foncier. Mais le patrimoine routier national ne se cède pas», a-t-il affirmé.
Selon Arnauld Engandji, le déguerpissement des opérateurs économiques découle aussi de sa démarche de préservation du patrimoine routier. «Ces camions sont souvent chargés de gravier et autres matériaux de construction. Et lorsque ceux-ci tombent sur la chaussée, ils détériorent la voie avec la création de nids de poule. Tout cela doit être encadré et c’est ce que nous essayons de faire. Chacun pourra toujours entamer les recours qu’il juge utiles et nécessaires. Mais nous sommes sereins», a indiqué le ministre de l’Équipement.
Pour un représentant du propriétaire du site (ayant requis l’anonymat), la décision du ministère s’apparente à de l’abus d’autorité. «Le terrain est bel et bien occupé par quelqu’un qui dispose de certains documents, qui ont d’ailleurs été présentés au ministre. Force reste à la loi certes, mais nous aurions quand même voulu être notifiés de cette décision», a-t-il regretté. Cet espace aurait d’ores et déjà été attribué à Gabon Oil Company, pour la construction d’une station-service.
Rien n’a filtré, par ailleurs, sur le sort des transporteurs qui occupaient ce site. Après leur déguerpissement, ces derniers ont souhaité la mise à disposition d’autres emprises foncières du patrimoine routier de l’État. Il s’agirait d’un espace où ils pourront s’installer avec les aménagements appropriés.