Pour beaucoup, la décision de la Cour d’appel de se dessaisir du dossier relatif à la demande d’une expertise médicale sur les capacités physiques et cognitives du chef de l’État est «une correction» infligée aux 10 membres d’Appel à agir. La plateforme qui nie le caractère «accusatoire» de son initiative assure pourtant avoir réussi à faire éclater «la vérité».
Ayant tenté des semaines durant de convaincre la justice d’accepter qu’une expertise médicale soit faite pour déterminer les réelles capacités physiques et cognitives d’Ali Bongo, Appel à agir n’est pas parvenue à ses fins. Après la décision de la Cour d’appel de se dessaisir de cette affaire au profit de la Cour de cassation, sur les réseaux sociaux, beaucoup estiment que le groupe des 10 a subi une véritable déculottée de la part des avocats du président de la République. «Faux !» se défend la plateforme dans une vidéo consultable sur sa page Facebook.
Franck Ndjimbi, membre du groupe et militant de l’Union nationale (UN), assure être parvenu à faire éclater la «vérité» sur l’état de santé du président, que le Bord de mer dit pourtant en pleine possession de toutes ses capacités. «Notre saisine de la justice visait simplement à faire toute la lumière sur les capacités physiques et cognitives [d’Ali Bongo]. Nous pensons qu’aujourd’hui, chacun d’entre nous est convaincu qu’il n’est plus en capacité. Tout ce qui s’est déroulé-là a conforté notre opinion, confirmé ce que nous disons», affirme-t-il, indiquant que le scénario annoncé par les avocats du président a été matérialisé, preuve de leur immixtion «brutale» dans le processus juridictionnel.
De même, la plateforme a nié le caractère «accusatoire» de son initiative. «Contrairement à tout ce que les avocats d’Ali Bongo ont voulu déployer comme arguments, il ne s’agissait pas d’un procès accusatoire. Ils ont convoqué le statut juridictionnel d’Ali Bongo à tort», a rectifié Franck Ndjimbi, ajoutant que l’article 78 de la Constitution gabonaise exhibé par les avocats du président n’évoque que le cas de haute trahison. Or, assure-t-il, «personne n’a saisi la justice pour un cas de haute trahison».
«Nous étions dans une démarche d’administration de preuve judiciaire, explique-t-il. Nous avons donc demandé à la justice de nous aider à obtenir une preuve, et ce que nous en aurions fait est un autre débat.»