Alors que les uns et les autres attendaient la construction annoncée de 5 amphithéâtres pour l'année académique 2019-2020, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, a laissé entendre que la matérialisation du projet est pour plus tard. Ce qui n’est pas pour résoudre la surpopulation estudiantine de nos universités publiques, estimée à plusieurs dizaines de milliers d'étudiants.
Le ministre gabonais de l’Enseignement Supérieur l’avait pourtant annoncée comme une priorité de l’année scolaire qui va débuter. Les 5 amphithéâtres censés être construits à l’Université Omar Bongo (3), à l’Université des Sciences de la Santé (1) et à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku, ne verront finalement le jour que plus tard. C’est ce qui sort de la réunion tenue le mardi 3 septembre dernier entre le ministre Jean De Dieu Moukagni Iwangou et un consortium franco-suisse censé mener les travaux. Si aucune date n’a filtré, le membre du gouvernement a indiqué, au cours de cette cérémonie de signature de protocole d’accord, que l’heure est au choix des partenaires.
«Cet accord est une démarche qui s’inscrit dans la rigueur du principe de précaution. Avant que nous arrivions au contrat lui-même, il est bon que des préalables soient observés pour convenir ensemble à la fois du volume et de la qualité des travaux ainsi que des options définitives. Lorsque nous seront tous tombés d’accord sur ce qui est à faire, nous signerons ensuite de la manière la plus solennelle les contrats», a-t-il déclaré.
L’opinion publique s’attendait pourtant à plus de célérité dans ce dossier. Ce d'autant qu’au plus fort de la grève des enseignants chercheurs, en juillet dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur leur avait expliqué que leurs revendications financières ne sauraient être réglées du fait de la priorité accordée à la construction desdits amphithéâtres. A ceux qui avaient pensé que Jean De Dieu Moukagni Iwangou se projetait pour l’année académique à venir, il n’en sera finalement rien.
Ces enceintes sont annoncées pour une capacité d’accueil comprise entre mille et deux mille places, pour un total de 6 mille étudiants assis.
Néanmoins, même si ces infrastructures étaient réalisées maintenant, elles auraient du mal à combler le manque de places dans le supérieur au Gabon, qui avoisine les 40 mille places.
Plusieurs autres problèmes gravitent autour de cette surpopulation estudiantine, à l’instar du déficit d’enseignants (le ratio est d'un enseignant pour près de 2 300 étudiants). De même, les offres de formation de nos universités et grandes Écoles sont appelées à coller aux besoins du marché. Ce qui n'est pas toujours le cas. L'exemple de l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB) que beaucoup assimilent, à tort où à raison, à un moule à chômeurs.