Le président vénézuélien dont le pouvoir est contesté depuis plusieurs mois a dépêché lundi à Libreville Javier Ortega Bonilla, l’ambassadeur du Venezuela près le Gabon. Le diplomate était porteur d’un message adressé à Ali Bongo, censé porter sur la réouverture de l’axe Libreville-Caracas.
C’est «en qualité d’envoyer spécial», précise Nanette Longa Makinda, la ministre déléguée aux Affaires étrangères, que Javier Ortega Bonilla est arrivé, lundi 02 septembre, à Libreville. Le diplomate vénézuélien qui a résidence à Malabo, en Guinée équatoriale, était porteur d’un message de Nicolas Maduro adressé à Ali Bongo. Si, comme de coutume, l’intégralité de la correspondance n’a pas été rendue publique, le diplomate n’a pas moins trahi une partie de son contenu : le président vénézuélien, dont le pouvoir est contesté depuis plusieurs mois, propose à son homologue gabonais de relancer la coopération presque inexistante entre leurs deux pays.
Officiellement, Nicolas Maduro propose, en effet, au président gabonais de «réactiver» et d’«accélérer» leur coopération qui se limite encore à leur appartenance commune à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il propose ainsi de mettre l’expertise de son pays au service du Gabon, notamment dans le domaine de l’éducation et de la formation dans le secteur des hydrocarbures.
Demande de soutien masquée ?
Pour des observateurs, la visite du diplomate vénézuélien apparaît plutôt comme un appel au soutien de Nicolas Maduro au Gabon. Réélu, en mai 2018, au terme d’une l’élection jugée «frauduleuse» par l’opposition, le leader vénézuélien est à la recherche d’alliés à travers le monde.
Son principal opposant, Juan Guaido, ex-président de l’Assemblée nationale et autoproclamé président du Venezuela en janvier 2019, a été reconnu par une cinquantaine de pays, dont les États unis et la France. Il est donc peu probable que le Gabon lui accorde son soutien.