Entretenues par les représentants de la société chinoise Fulin Taihe, ayant récemment présenté au gouvernement gabonais leur projet de construction d’une usine de production du bioéthanol, plusieurs coopératives agricoles ont exprimé leur intérêt à prendre part audit projet.
Le manioc pourrait se raréfier sur les tables du Gabon dans les prochaines années. C’est, en tout cas, un des risques liés à la production du bioéthanol à base de cet aliment, un des plus consommés dans le pays. Le projet a été présenté au gouvernement en août dernier par des représentants de Fulin Taihe, la société chinoise qui envisage de construire pour plus de 448 milliards de francs CFA une usine capable de produire ce biocarburant.
Récemment, plusieurs coopératives agricoles gabonaises ont exprimé leur intérêt pour le projet. Grâce aux Chinois, elles espèrent accroître leur rendement et être plus lucratives.
«Étant donné que nous travaillons de façon artisanale, un hectare produit 10 à 15 tonnes de manioc. Le rendement est donc faible, de même que la qualité et la valeur ajoutée. Or, en travaillant avec les semences qu’ils nous apporteront, et en bénéficiant de leur accompagnement technique, nous espérons atteindre une plus grande productivité», a déclaré, au terme de la réunion avec les représentants de Fulin Tahie, Marie Claire Mbadinga, présidente de la Fédération nationale des transformateurs des produits agricoles du Gabon (Fenatag).
Entre craintes et espoir
Seulement, dans l’opinion, bien que porteur d’espoir pour la lutte contre le chômage des jeunes, ce projet divise. Si certains y voient une opportunité à saisir pour le développement du secteur agricole gabonais, d’autres craignent une dévastation de la forêt ou prédisent déjà une pénurie de manioc sur les tables. Pour produire du bioéthanol, les investisseurs chinois tablent sur la production de 900 000 tonnes de manioc séché par an, soit 90 000 fois la production actuelle, pour 300 000 tonnes de bioéthanol.
Qu’à cela ne tienne, les coopératives agricoles annoncent qu’elles signeront le partenariat avec Fulin Taihe. La société chinoise s’est engagée à leur offrir des formations pour leur permettre de maîtriser les nouvelles techniques en termes de culture, de récolte et de transformation du manioc.