Retour sur les raisons d’un drame qui a eu pour théâtre l’Eglise de la Lumière Chrétienne à Damas, un quartier du 5ème arrondissement de Libreville, où, le mercredi 21 août dernier, en après midi, Chancia Biloghe a tenté d’égorger son fiancé. Les raisons.
L’Affaire a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, sans jamais livrer ses secrets. Des secrets d’une vie de couple devenue tumultueuse et qui a failli finir par un drame, le mercredi 21 août, en pleine prière, alors que les deux familles étaient réunies par le pasteur local de l’Eglise de la Lumière Chrétienne à Beau Séjour, Théodore Moussanga Anguilet.
«Nous étions dans le cadre du conciliabule qui consiste à recadrer les choses selon les principes bibliques. Nous étions en train de les conseiller. D’abord conseiller les jeunes gens, et leur rappeler les principes établis. Principes qu’ils connaissent, parce qu’ils font partie de l’assemblée y compris, leurs parents», a déclaré le pasteur local.
Chancia Biloghe était une jeune étudiante inscrite en deuxième année à l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique (ENSET), au moment où elle rencontre Arnaud Ndong. C’est un jeune homme qui, selon le pasteur local, a grandi au Canada dont il a la nationalité. Commence alors une vie de couple pleine de nouvelles promesses. Chancia Biloghe va ainsi quitter le domicile familial pour s’installer avec son amant. «Elle faisait les études, elle les a abandonnées, à cause du jeune homme qui lui a fait beaucoup de promesses. Ils devaient aller au Canada, la branche d’études dans laquelle elle était inscrite au Gabon n’était pas celle qui lui convenait. Elle allait devenir sa femme et qu’il allait lui changer de branche d’études, etc. Elle avait un petit commerce, elle a arrêté ce commerce, et elle a pris toutes ses économies qu’elle a mises dans l’affaire de son fiancé», rapporte le pasteur.
Arnaud Ndong va d’ailleurs se convertir à la religion de la femme qu’il promet d’épouser, confirmant ainsi son engagement. Le couple fréquente l’Eglise de la Lumière Chrétienne à Damas. Vivant dans une situation à rebours des préceptes religieux de leur église, il faut donc se marier pour sortir du péché.
Mais ce que les responsables de l’église ne savent pas, c’est que malgré la promesse de mariage, la vie du couple bat de l’aile. L’information d’une bagarre va quand même arriver aux oreilles des pasteurs.
«Nous les avons reçus, parce que, à la ligne de prière le lundi 19 août, Chancia était venue avec ses parents pour prier et recevoir la prière du Prophète. Et le Prophète a capté, justement, par l’esprit que Chancia était dans les problèmes. Et qu’apparemment sa relation était en train de chanceler, et qu’il est probable que le mariage envisagé n’ait pas lieu. Alors, il (le Prophète, ndlr) ne comprenait pas lui-même immédiatement», déclare le pasteur local.
«Donc, il était question de les réconcilier, parce qu’il s’est déclenché une bagarre, qu’il y avait beaucoup de troubles. Nous avons eu vent de ce qui se passait dans leur couple, pour ne pas parler de foyer. Il fallait qu’on règle tous ces détails, parce que tout cela nous est parvenu tardivement», ajoute le pasteur local qui, quelques jours avant, a reçu des instructions de son supérieur, Béni Ngwa Mbina.
Le mercredi 21 août dernier, la fiancée se présente donc avec son père et sa mère et, son fiancé s’est présenté avec sa mère. Une fois la prière achevée, place aux explications. C’est au cours de ce conciliabule que Chancia Biloghe, rembobinant sa vie, va raconter son calvaire, son rêve brisé par les promesses non tenues, le fiancé qui la trompe, ne la regarde plus, ne s’occupe plus d’elle alors qu’en son temps, elle avait son autonomie.
«Et, lorsqu’on a donné la parole au jeune homme, il n’a pas voulu se défendre, il a dit qu’il n’a pas de défense à faire, qu’il ne voudrait pas s’exprimer à la suite des propos de sa fiancée. De toute façon, lui il est carré, il est cartésien», indique le pasteur. S’en suit l’écoute des deux familles dont celle de la fiancée qui regrettait le fait pour leur fille d’avoir abandonné ses études et souhaitait un arrangement, en plus du retour à la maison.
«Faux !», a rétorqué le jeune homme qui dit n’avoir jamais demandé à la jeune dame d’abandonner ses études, signifiant qu’«il fallait qu’elle prenne ses responsabilités, elle est adulte. Ce n’est pas une enfant, et son commerce et tout le reste qu’elle a abandonné, c’est de sa propre initiative. Alors que la jeune dame expliquait avoir agi ainsi, en rapport avec les promesses et les intentions d'un avenir merveilleux de son fiancé, et qu’ils sont désormais lancés dans le processus du mariage, et donc tout va bien se passer», raconte le pasteur.
Après avoir épuisé les débats, le pasteur a dit au couple l’intérêt de faire table rase et de pouvoir continuer normalement le processus de mariage, tout étant séparés de corps. Le fiancé et sa mère ont opposé une fin de non recevoir, le jeune homme consentant toutefois de payer au moins une année d’étude en compensation.
C’est donc au moment de la prière de fin de ce conciliabule que le drame a failli arriver. Le cri du fiancé a sorti l’assistance de sa torpeur.
«Ce jeune homme a fini avec ma vie, si le diable l’a envoyé finir avec ma vie, je préfère aussi finir avec sa vie, parce que j’ai tout perdu à cause de lui. Donc, je ne le laisse pas, je dois finir avec lui», s’est écrié la fiancée hystérique.
Selon le pasteur qui y voit un signe de Dieu, le fiancé blessé au dessus de la mâchoire a été transporté au CHU d’Owendo où il a subi 25 points de sutures et la fiancée dans les locaux de la police judiciaire.
Si Chancia Biloghe médite sur son sort, espérant la clémence des juges, Arnaud Ndong lui, va garder une cicatrice à vie !