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L’hôpital psychiatrique de Melen à l’agonie !
Publié le lundi 26 aout 2019  |  Agence Gabonaise de Presse
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© Autre presse par DR
SOS pour l’hôpital psychiatrique de Melen
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L’hôpital psychiatrique de Melen semble être abandonné à lui-même, au regard de l'état de délabrement avancé dans lequel la structure se trouve présentement. Ce, alors que sa réhabilitation est annoncée depuis plusieurs années.

Désolation. C'est le sentiment qui s'empare de tout visiteur de l'hôpital psychiatrique de Melen, à la périphérie de Libreville. L'unique structure sanitaire du pays, censée traiter et interner au besoin les malades mentaux, est en totale déliquescence, selon le constat fait par une équipe de reporters de l'AGP, jeudi dernier.

En franchissant le portail des lieux, le bâtiment des Urgences se dresse, inachevé et sans électricité. L'on s'aperçoit très rapidement qu'il ne dispose pas de chaises, encore moins de matériel médical. Les salles sont vides avec des fils de courant pendant de partout, des trous dans les murs, etc. Autant dire, un décor qui rappelle tout sauf un hôpital. La structure est annoncée en réfection depuis plusieurs années, mais les fruits de ce lifting tardent à être perçus.

En s'avançant un peu plus sur le site, l'on se rend compte que les dortoirs des malades manquent eux aussi pour la plupart d'électricité. Difficile de se l'expliquer, quand on sait la modicité d'un raccord électrique, et l'importance de l'électricité.

Les rares matelas qui y sont disposés sont tous ou presque déchirés. Les malades s'en servent quand le papier toilette vient à manquer, finit par avouer une infirmière qui nous sert de guide. Pour ne rien arranger à la situation, les toilettes en question sont bouchés et manque d'eau. En plus de manquer de produits de nettoyage. Bonjour les nuisances olfactives.
L'hôpital manque de tout ou presque, et les rares efforts d'amélioration au quotidien viennent des dons, des efforts du personnel soignant, et d'une subvention jugé insignifiante au fonctionnement d'une telle structure, explique notre accompagnatrice

Dès lors, il paraît difficile pour cette structure d’accueillir, et même de traiter les nombreux malades mentaux qui écument les rues de nos villes. Les quelques malades rencontrés sur place occupent une seule salle qui ne peut contenir plus de 17 personnes. «C'est d'abord un problème d'espace, suivi de la peur que la grille qui les retient ne soit brisée. L’établissement n’étant pas très sécurisé, certains autres malades arrivent à sortir facilement car les moyens ne permettent pas qu’il y ait des tours de garde», ajoute notre guide.

En ce qui concerne le matériel médical, il n'y a que le strict minimum. Les infirmières doivent se balader de bâtiment en bâtiment avec des seringues en main par manque de plateau. Les médicaments sont transportés dans une trousse. Les moyens n’étant pas assez, les malades ne bénéficient pas de trois repas par jour, mais de deux. «Ils ne peuvent avoir que le petit déjeuner, et le déjeuner. Certains sont obligés de chercher des bricoles pour pouvoir améliorer leur conditions, face aux abandons dont ils sont victimes de la part des familles», renseigne-t-on. Aussi arrive-t-il à plusieurs de ces malades de voir leur cas s'empirer, faute de soins adéquats.

La majorité du personnel soignant dit persévérer dans le travail par amour pour leur métier, et par compassion pour les malades. Ceux aux portes de la retraite craignent d'ailleurs qu'il n'y ait personne pour prendre le relais. Notamment si l'hôpital psychiatrique de Melen continue d'être autant abandonné à lui-même. Le personnel a appelé pour finir à plus d'intérêt des pouvoirs publics et des bonnes volontés. A l'instar du pasteur Gaspard Obiang, qui y fait souvent des dons divers.

Dans ce sens, la visite qu'ils ont reçue du ministre de la Santé, Max Limoukou, la semaine écoulée, reste une lueur d’espoir. Espoir d'un avenir meilleur. Au moment où le président Ali Bongo Ondimba a appelé à l'amélioration des offres de soins au bénéfice des Gabonais, il importe de rappeler à ceux qui l'oublieraient que les malades mentaux sont des patients comme tous les autres. Mieux, nul n'est à l'abri de ces troubles psychologiques.

SB
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