Les patrons des organes de presse, réunis au sein de l’Organisation patronale des médias (OPAM), appellent à réformer la Haute Autorité de la Communication (HAC) qu’ils jugent mortifère pour les entreprises de presse, au motif de ne parler que le langage de la suspension.
Excédée des suspensions des organes de presse gabonais, l’Organisation patronale des médias (OPAM) s’est fendue, le vendredi 23 août, d’un communiqué offensif à l’endroit de la Haute autorité de la Communication (HAC). Le régulateur des médias y est traité de «père fouettard». En plus de «pousser les entreprises de presse à mettre la clé sous le paillasson» de par ses sanctions «extrêmes».
Il faut dire qu’après la suspension d’une trentaine de médias en ligne le mois dernier, et auparavant des journaux Echos du Nord, la Loupe, Moutouki et l’Aube, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’OPAM est la suspension, le jeudi 22 août, du journal en ligne Gabonreview, et du correspondant local de Radio France internationale (RFI), Yves-Laurent Ngoma.
Pour les patrons de médias, «depuis sa création en 2018, la HAC s’est illustrée dans les suspensions des médias pour des durées allant d’un à six mois». Ceci, «alors que la loi N¨019/2016 du 09 août 2016 portant Code la communication en République Gabonaise prévoit d’autres mesures en cas de faute professionnelle telle que le droit de réponse, celui de la rectification, ou le retrait de l’article pour le cas des médias en ligne». Une sévérité qui «obère le chiffre d’affaires mensuel des entreprises éditrices, distributrices et des imprimeries», estiment-ils.
Le communiqué de l’OPAM «met en garde le président de la HAC et le collège des Conseillers contre une situation économique et sociale néfaste aussi bien localement qu’à l’international pour ce qui est du climat des affaires».
Les patrons de médias interpellent par ailleurs les élus nationaux sur les «les risques liés à la violation de la liberté de la presse». Non sans exiger la réforme aussi bien de la HAC que du Code la communication «aujourd’hui manipulés», pensent-ils, pour des règlements de compte.