Selon l’hebdomadaire La Loupe qui cite sans les nommer deux anciens ministres débarqués en juin dernier, d’anciens membres du gouvernement réclameraient le paiement de leurs indemnités du dernier trimestre passé aux affaires.
Sortis du gouvernement en juin dernier, plusieurs des 17 anciens ministres n’en auraient pas fini avec la Primature qui leur devrait de l’argent, deux mois après leur limogeage, révèle La Loupe, ce mardi 20 août. Si certains ont réussi à être casés ailleurs dans l’administration publique, pour d’autres qui avaient déjà adopté un nouveau style de vie plus ou moins fastueux, cette situation est plutôt embarrassante. D’autant plus qu’il s’agit de sommes évaluées à plusieurs dizaines de millions de francs correspondant à leurs indemnités du dernier trimestre passé aux affaires.
Or, se rappelle l’hebdomadaire, le 18 juin dernier, au cours de sa rencontre avec les ministres sortants, Julien Nkoghe Bekale leur avait promis que l’État gabonais tiendrait ses engagements vis-à-vis d’eux. Deux mois après, selon un ancien ministre cité par La Loupe, seule la prime d’astreinte de 20 millions de francs a été payée. «Comment expliquer qu’au moment où les membres actuels du gouvernement reçoivent leurs indemnités, nos primes ne sont pas prises en compte dans ce paiement ?» s’interroge un ancien ministre ayant confié à nos confrères que cet oubli du gouvernement est perçu comme «une volonté de [les] humilier».
«C’est la crise !»
Joint par Gabonreview pour vérifier l’information, un ancien membre du gouvernement n’a pas explicitement nié la situation, mais, élu député en octobre 2018, a préféré s’attarder sur le retard de paiement de ses émoluments à l’Assemblée nationale, qui l’empêche actuellement de mener ses activités pendant l’intersession parlementaire. Il veut croire que «c’est la crise».
La même crise qui aurait contraint le Trésor public à cesser de rémunérer les anciens ministres et des membres de leur cabinet après leur limogeage. La pratique d’usage veut que toute personnalité nommée à de hautes fonctions publiques continue de bénéficier du paiement de ses indemnités deux ou trois mois après son éviction. Joint, un collaborateur de ministre sorti en juin dernier affirme que son «patron» comme d’autres «a été coupé avant les délais prescrits». Pour lui, l’explication est à chercher ailleurs que dans la crise économique évoquée à tout-va par certains.