À 10 mois de l’échéance du Plan de relance économique (PRE) lancé en 2017, le gouvernement a dressé un bilan d’étape de ce programme. Reconnaissant que tous les objectifs n’ont pas encore été atteints, le gouvernement entend redoubler d’efforts pour poursuivre les réformes et atteindre les objectifs fixés dans le cadre du PRE.
Lancé en 2017, le Plan de relance économique (PRE) s’achève en juin 2020. À 10 mois de cette échéance, le gouvernement a fait le point sur cet ambitieux programme triennal. Dans une note d’analyse publiée le 18 août, le ministère de l’Économie reconnaît que «le programme économique n’a pas encore atteint tous ses objectifs, mais les résultats préliminaires sont encourageants».
Le PRE vise trois objectifs : rétablir l’équilibre des finances publiques, poursuivre les efforts de diversification de la base productive pour continuer à améliorer la résilience de l’économie et lutter contre la pauvreté. Le bilan d’étape passe ainsi en revue l’équilibre des finances publiques, l’activité économique, les comptes monétaires et extérieurs et la politique sociale.
S’agissant de l’objectif relatif à l’équilibre des finances publiques, le ministère de l’Économie a évoqué des «progrès notables». Le déficit des finances publiques s’est nettement réduit en partant de -6,6% du PIB en 2016 à -3,4% du PIB en 2017, puis -1,4% en 2018. Il est anticipé autour de +1% du PIB en 2019. Cette embellie s’observe également au niveau de la dette, dont l’encours intègre désormais des «arriérés» depuis 2017. «Ce qui s’est traduit par une augmentation du stock de la dette de l’Administration centrale qui a atteint près de 64% du PIB à fin 2016 (en deçà du seuil communautaire)», a annoncé l’administration en charge des Finances.
Concernant l’activité économique, le département ministériel a reconnu que le Gabon n’a pas encore totalement réussi à redynamiser son rythme de croissance. Cependant, «la récession a été évitée en 2017», s’est-il félicité, même si le PIB ne s’est accru que de 0,5% en 2017, contre 2,1% en 2016. En 2018, la croissance s’est établie autour de 1%, contre des projections de 3% en 2019 et 5% à moyen terme en rapport avec l’exécution satisfaisante du PRE.
Les résultats du PRE sont tout aussi encourageants au niveau des comptes monétaires et extérieurs. Le ministère de l’Economie se réjouit, en effet, que le taux de couverture extérieure de la monnaie se situe à près de 73%, à fin avril 2019, contre 70,5% en décembre 2018 (3,5 mois d’importation) et 55,7% en 2016. Dans le même temps, le compte courant de la balance des paiements s’est amélioré en s’établissant à -2,2% du PIB en 2018 contre -4,7% en 2017 et -10% en 2016.
Pour ce qui est de la politique sociale, le gouvernement a évoqué des dépenses sociales importantes, en dépit des contraintes budgétaires. En 2018, elles ont été réglées à hauteur de 651,1 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 99% par rapport à la Loi de finances rectificative de 2018. En 2019, «les dépenses sociales constitueraient près de 20% du budget de l’État», a annoncé le gouvernement, évoquant par ailleurs les efforts consentis dans l’amélioration du climat des affaires (nouveau Code minier, nouveau Code des hydrocarbures, partenariats publics-privés dans l’eau et l’énergie, etc.).
En somme, le gouvernement note «une tendance à l’amélioration des comptes macroéconomiques essentiellement imputable à la volonté affichée par les autorités». D’où «l’impérieuse nécessité de mener à terme les réformes engagées pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du PRE», a-t-il conclu. Début août, Mays Mouissi évoquait déjà un «demi-succès» du PRE. En plus de la croissance en demi-teinte, l’analyste économique a regretté des «résultats sociaux en deçà des attentes des populations». Le gouvernement pourrait-il combler ces attentes en l’espace de dix mois ? Rien n’est moins sûr !