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Discours du 17 Août 2019 / Ce que les Gabonais attendent d’Ali Bongo…
Publié le vendredi 16 aout 2019  |  Gabon Review
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© Présidence
Conseil des ministres du jeudi 18 juillet 2019
Le jeudi 18 juillet 2019, sous la haute Présidence de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, le Conseil des Ministres s’est réuni dès 10 heures, dans la salle habituelle au Palais de la Présidence de la République.
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Comme en décembre 2018, le discours d’Ali Bongo Ondimba est très attendu au sein de la population. Mais beaucoup plus préoccupé à montrer une attitude positive, le Chef d’État gabonais pourrait-il aborder l’essentiel durant son allocution de ce 17 août ?

Tout d’abord, il ne faut pas s’attendre à ce que le Chef d’État gabonais livre enfin à la population un bulletin de santé rédigé par un médecin impartial. Le voile noir qui couvre son état réel, depuis son hospitalisation en Arabie Saoudite à l’utilisation d’une canne pour se déplacer, a de fortes chances d’être maintenu, amplifiant ainsi le doute au sein de la population ; tout comme la valse de visites de chefs d’État africains, les mois passés, mal assimilée chez ses concitoyens. Les coups de communication visant à montrer qu’Ali Bongo est toujours apte sont jusqu’à présent, très mal passés. Le scénario prévu pour la fête de l’indépendance aura sans doute aussi du mal à convaincre.

EDUCATION. Les lignes de ce discours n’annonceront ni la construction ni l’inauguration d’une nouvelle école. Les syndicalistes estiment que ce secteur est négligé depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir. Ce discours à la Nation est l’occasion pourtant d’expliquer aux Gabonais pourquoi leurs enfants apprennent dans des salles aux effectifs pléthoriques. La nouvelle année scolaire qui pointe à l’horizon verra l’arrivée de milliers d’élèves admis en sixième et de nouveaux bacheliers à l’université. Mais la construction de nouvelles structures scolaires ne semble pas préoccuper ceux qui dirigent car comme le clament les enseignants, aucune école n’a été construite dans le pays depuis une décennie. Chaque année, les enseignants se plaignent du niveau des apprenants qui ne cesse de baisser.

L’EAU ET L’ELECTRICITE. Aucune partie du discours présidentielle ne sera consacrée aux explications tant attendues sur la qualité des services de la Société d’eau et d’énergie du Gabon. À ce jour, plusieurs médecins interdisent aux parents de donner de l’eau du robinet aux enfants. Pour eux, cette eau est de plus en plus la cause d’infections. Mais les foyers pauvres, la majorité, n’ont pas les moyens de se procurer de l’eau minérale au quotidien. Le président n’évoquera pas non plus le coût de l’électricité et les multiples coupures que subissent ses compatriotes. Et vu que les mesures des années précédentes n’ont eu aucun impact, il n’annoncera pas de nouvelles mesures pour atténuer le coût élevé de la vie.

LIBERTE DE LA PRESSE. Début août, Reporters sans frontières (RSF) a encore lancé une alerte sur la liberté de la presse au Gabon. Des sanctions contre les organes de presse et contre les journalistes pleuvent davantage. Entre 2018 et 2019, le Gabon est passé de la 108e à la 115e place. Les acteurs politiques de l’opposition ainsi que les ONGs et les syndicalistes hostiles au système en place n’ont toujours pas accès aux médias publics. Là aussi, le président ne dira rien ; tout comme il gardera le silence sur le cas de la station panafricaine Africa N1 qui se meurt avec ses agents sans rémunération depuis 18 mois.

VIOLENCE POLICIERE. Il sera également surprenant, que le président gabonais évoque les violences des forces de l’ordre sur les populations. Les manifestations dénonçant toutes formes d’injustice sociale ou les regroupements de l’opposition gabonaise sont systématiquement repoussés avec violence. Mêmes les mouvements d’humeurs des élèves ou des étudiants sont réprimandés à la manière forte. Lors des heurts, malgré les graves blessures, aucune enquête n’est menée pour établir les responsabilités des auteurs. En juin, c’était le tour des retraités de la fonction publique à subir la vigueur des forces de l’ordre lors d’une manifestation à Libreville et Port-gentil.
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