La façon dont est exécutée la décision de mettre 105 employés, soit la moitié des effectifs, en congé technique de trois mois renouvelable à cause des difficultés financières n’est manifestement pas du goût de tout le monde au sein de la direction de l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI).
Certains ont donc décidé de diffuser des documents confidentiels, pour montrer les iniquités dans cette situation. C’est ainsi que le bulletin de salaire de la directrice générale adjointe (DGA), Catherine Massard Kabinda, fait le tour du monde sur les réseaux sociaux. Elle perçoit 7 250 000 FCFA après déduction d’impôts et cotisations sociales sur un salaire brut de plus de 9 500 000 FCFA.
La DGA est particulièrement visée parce que, selon des sources au fait du dossier, tous ses proches ont été épargnés, alors que la note du10 juillet 2019 indiquait que toutes les catégories seraient touchées par le congé technique. Les proches en question se trouvent à la direction des ressources humaines, à la direction de la communication et à la direction financière, où ils toucheraient des salaires d’au moins 3 millions de FCFA par mois.
Dans le même temps, les agents mis en chômage technique se retrouvent avec 15 % de leur salaire de base et une indemnité de logement de 250 000 FCFA. Le contraste est jugé scandaleux par ceux qui remettent en cause les compétences à la fois de la DGA et de ses protégés, et qui ont choisi de tout balancer sur ses réseaux financiers, notamment avec le garage du 5e arrondissement de Libreville où elle assure l’entretien (de qualité ?) des véhicules de l’ANGTI.
La décision de mise en congé technique pousse certains à s’interroger sur l’efficacité du partenariat avec le cabinet américain Bechtel qui coûterait 5 milliards de FCFA par an au Trésor public, alors que n’y travailleraient que des expatriés moins qualifiés que leurs collègues de l’ANGTI mis au chômage.
Rattachée à la présidence de la République, l’ANGTI a été créée en 2010 pour hâter la réalisation d’infrastructures socio-économiques, alors que le traditionnel ministère des Travaux publics brillait par la lenteur administrative et la corruption.