La société libanaise basée à Dubaï (Emirats Arabes Unis) et à Londres (Royaume-Uni) chargée du ramassage des déchets à Libreville et Akanda vient d’annoncer la suspension de ses services. Elle évoque des impayés. Mais Au Gabon, certains, à l’instar du maire de Libreville, se plaignent de la qualité de ses prestations.
Dans un communiqué publié ce lundi 5 août, Averda a annoncé « l’arrêt temporaire de tous ses services de gestion des déchets ». Il s’agit en l’occurrence de la collecte des déchets, du balayage des rues, du nettoyage des plages et du curage des caniveaux dans les villes de Libreville et d’Akanda, ainsi que du transfert des déchets collectés au centre d’enfouissement de Mindoubé.
Cette décision fait suite « au non-paiement d’Averda de la part de CleanAfrica (opérateur qui a sous-traité le marché à Averda) depuis 24 mois cumulés », indique la société dans un communiqué. Un montant qui devrait avoisiner les 10 milliards de francs CFA, le loyer que l’Etat gabonais doit verser chaque année à Averda étant, selon diverses sources, de 5,2 milliards de francs CFA par an.
« Si ça ne dépendait que de moi, je résilierais leurs contrats », Léandre Nzué
Mais du côté notamment de la mairie de Libreville, la capitale, on fait valoir un autre son de cloche. « C’est vrai qu’Averda réclame une dette colossale à l’Etat. Mais je dis que cette société n’a pas rempli son contrat conformément à son cahier des charges. Celui-ci prévoit non seulement la collecte des ordures ménagères, l’entretien des bassins versants et le curage des caniveaux. Le problème, c’est qu’Averda ne s’occupe que de la collecte des ordures ménagères et pas de ses deux autres missions alors qu’elle est payée chaque mois à hauteur de 400 – 500 millions de FCFA pour la totalité des prestations. Ce qui n’est pas normal », a dénoncé en mai dernier le maire de Libreville, Léandre Nzué (lire notre article).
Et l’édile de la capitale gabonaise d’ajouter alors : « Averda réclame aux pouvoirs publics le paiement de sa dette. Mais elle n’a pas rempli ses obligations. En ce qui me concerne, que ce soit Averda ou Clean Africa, ces sociétés ne font pas leur travail. Si ça ne dépendait que de moi, je résilierais leurs contrats ».
Il faut dire que chaque mois, en vertu de leurs accords contractuels, la mairie de Libreville est tenue de verser la bagatelle de 950 millions de francs CFA à CleanAfrica et son sous-traitant Averda (lire notre article).
Des solutions alternatives sont envisagées pour remédier de façon pérenne à la situation, devenue avec le temps un véritable serpent de mer au Gabon. « Dans tous les cas, Averda pourrait en faire les frais et subir un sort comparable à celui de Veolia », explique le conseiller d’un ministre. En février 2018, la multinationale française s’était vue retirer le marché de la distribution de l’eau et de l’électricité dans la capitale gabonaise après plus de vingt de présence dans le pays.