La mairie de la commune de Bitam, dans la province du Woleu-Ntem (Nord) en collaboration avec la représentation du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon, ont animé, ce vendredi à Bitam au nord du Gabon, une conférence sur la présentation des dernières perspectives économiques de la région sub-saharienne de fin avril 2019.
La conférence sur les perspectives économiques régionales a été rehaussée par les présences du sous préfet du département du Ntem, Dagobert Essono Mangue, du 1er maire adjoint de la commune de Bitam, Laurent Ndong Nkulu et du représentant du FMI au Gabon, Marcos Ribierro.
Cette conférence sur les études économiques et financières en Afrique sub-saharienne s'est articulée autour de trois points à savoir les deux trajectoires de reprise sur fond de grande incertitude, les conséquences économiques des conflits et la zone de libre échange continental changera-t-elle la donne en Afrique?
S'agissant de l'exposé sur les deux trajectoires de reprise sur fond de grande incertitude, le conférencier, Marcos Ribierro a indiqué dans son rapport que la reprise économiques se poursuit en Afrique sub-saharienne, mais les taux et les perspectives de croissance suivent deux trajectoires distinctes.
«Le taux de croissance globale devrait passer de 3% en 2018 à 3,5% en 2019, et se stabiliser à un peu moins de 4% à moyen terme. Au tour de 5%, s’il exclut les deux trajectoires plus grandes économies de la région, l'Afrique du Sud et Nigeria. Ces chiffres globaux occultent des disparités considérables en matière de perspectives de croissance entre deux grands pays. Environ la moitié des pays de la région, essentiellement des pays pauvres en ressources naturelles, devraient connaître une croissance d'au moins 5%, ainsi qu'une hausse de leur revenu par habitant plus rapide que la moyenne mondiale à moyen terme. Par contre, les pays riches en ressources naturelles, pour la plus grande part, devraient enregistrer une croissance de plus des 2/3 de la population de la région. Il est impossible de lever les incertitudes», a fait savoir Marcos Ribierro.
«Les vents contraires intérieurs et extérieurs pèsent sur les perspectives de croissance. Il est actuellement plus difficile encore qu'à l’habitude de répondre aux besoins d'investissement en capital humain et physique en raison de la compression de la marge de manœuvre budgétaire et d'un environnement extérieur moins porteur. Pour y parvenir, il est essentiel de reconstituer une marge de manœuvre budgétaire, d'accroître de la résistance de l'économie aux chocs et favoriser l'émergence d'un environnement propice à une croissance durable, élevée et inclusive», a-t-il ajouté.
S’agissant de l'exposé sur les conséquences économiques des conflits, les conférenciers ont examiné les défis auxquels font face les pays en situation de conflit en Afrique sub-saharienne et offrent une analyse approfondie des tendances des conflits économiques.
«Les conflits peuvent avoir des conséquences importantes sur les finances publiques d'un pays, tant sur ses recettes que sur ses dépensés. Cette situation limite la capacité des pouvoirs publics à répondre aux conflits de façon efficace, et alourdit leurs coûts économiques et sociaux. Du côté des dépenses, une augmentation de l'intensité du conflit est, en moyenne, liée à une hausse de 9% des dépenses budgétaires militaires réelles et une baisse des dépenses d'investissement réelle de quelque 9%. C'est pourquoi les dépenses publiques totales n'augmentent pas sensiblement durant le conflits», a indiqué Justin Judith Lékogo.
S’agissant du dernier thème notamment ‘’la zone de libre échange continentale changera-t-elle la donne en Afrique ?’’, le représentant du FMI, a fait le point sur les échanges interrégionaux en Afrique et a examiné les avantages et les difficultés éventuelles est confrontée la mise en place de ZLECAf. L'accord relatif à la ZLECAf prévoit la suppression des droits de douane sur la plupart des marchandises; la libéralisation du commerce des principaux services, la levée des obstacles non tarifaires freinant les échanges commerciaux intra-régionaux et, à terme, la création d'un marché unique continental où la main d'œuvre et les capitaux circuleront librement, a-t-il ajouté.