Les internautes gabonais ont rappelé à celui qui fut longtemps le directeur de cabinet d’Omar Bongo et à plusieurs reprises son ministre que, jadis, il ne tarissait pas de critiques sur le journaliste-enquêteur.
Il est au mieux taxé d’opportuniste. Au pire d’hypocrite. Depuis qu’il a tenu à rendre hommage à Pierre Péan, le journaliste d’investigation décédé hier, Jean Ping, l’ex-cacique du régime d’Omar Bongo, devenu opposant sur le tard, s’attire une vague de critiques sur les réseaux sociaux.
« Un ami du Gabon, un grand défenseur de notre cause vient de nous quitter. Avec la mort de Pierre Péan, je perds un ami. Je salue la mémoire de l’écrivain et journaliste talentueux, défenseur de la liberté des peuples et présente mes sincères condoléances à sa famille », a twitté en fin de journée Jean Ping.
Depuis, les internautes gabonais se déchaînent, lui rappelant à l’envie ses propos incendiaires jadis sur celui que Ping accusait de faire du « journalisme de caniveau ». « Propos de circonstances », « hypocrites », etc., les commentaires s’enchaînent, tous plus sévères les uns que les autres. « A l’heure des réseaux sociaux, il faut se méfier de ce que l’on dit. Un propos tenu il y a vingt ou trente ans à tôt fait d’être exhumé des méandres de l’Histoire », rappelle un professeur en communication de l’UOB.
D’autres gabonais, tout en se disant convaincus de l’insincérité de l’hommage de Ping à Péan, pointent du doigt une tentative de récupération. « Il est dommage de constater que Jean Ping change d’avis sur une personne juste parce qu’à un moment donné, celle-ci s’est attaquée à son adversaire politique », le président Ali Bongo, déplore Steeve, un twittos gabonais.