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« Ridicule », « égoïste », « pleurnicheuse »… La Famille Asselé cible de toutes les critiques au Gabon après son sit-in devant la résidence privée d’Ali Bongo
Publié le vendredi 26 juillet 2019  |  LaLibreville.com
Nicole
© Autre presse par DR
Nicole Asselé, DG de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)
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Suite au limogeage de Nicole Asselé de son poste de directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale en conseil des ministres jeudi dernier, une vingtaine de membres de sa famille avait improvisé hier un sit-in devant la résidence privée d’Ali Bongo. Depuis, ceux-ci sont la cible de toutes les critiques au Gabon.

« Ridicule », « égoïste », « incompétente », « pleurnicheuse », etc. Depuis 24 heures, la famille Asselé, et Nicole en particulier, est l’objet des plus vives critiques.

« Ces gens-là ne défendent pas les intérêts du Gabon. Ils défendent leurs biftecks. Le peuple, ils n’en n’ont rien à faire », s’emporte Arsène, un habitant d’Akanda qui est venu hier jeter un coup d’oeil au sit-in. « L’intérêt des retraités gabonais, ça n’est certainement pas de voir quelqu’un d’incompétent être maintenu à la tête de la CNSS », fulmine-t-il.

Limogée de son poste de DG de la CNSS en conseil des ministres, Nicole Asselé n’en a manifestement cure. Elle et les siens tentent de mettre la pression sur Ali Bongo. Mercredi 24 juillet, ils ont organisé un sit-in devant la résidence privée d’Ali Bongo (lire notre article). Problème : ils ne bénéficient d’aucun soutien au sein de la population. Bien au contraire. « Mme Asselé a été limogée en raison de son mauvais bilan à la CNSS. Et là, elle voudrait conserver son poste juste parce qu’elle est parente du président ? Ça n’est pas normal et c’est même indigne », s’insurge Edwige qui travaille au sein de la Caisse.

Nicole Asselé laisse en effet les comptes de la Caisse nationale de sécurité sociale dans un piteux état. Le montant des cotisations non recouvrées auprès de l’administration et des entreprises s’élève à 72 milliards de francs CFA. De plus, depuis la décision de Mme Asselé de revenir à un versement trimestriel en non plus mensuel des pensions aux retraités, ceux-ci mènent une fronde inédite, rendant le climat social délétère.

Fort de ce constat et en rupture avec les pratiques du passé, Ali Bongo, après plusieurs années d’hésitation, semble enfin décidé à faire primer la compétence sur tout autre critère dans l’accession aux plus hautes responsabilités publiques, que ce soit au sein du gouvernement ou dans l’administration. Partant, la tentative de démonstration de force de la famille Asselé apparaît aux yeux des Gabonais comme anachronique. Mais elle leur semble aussi contre-productive. Cette mobilisation pour défendre un intérêt familial contre l’intérêt général créée la crispation dans le pays.

« Chez les Bantous, on apprend très vite que le linge sale ne se lave pas en public »

Pour ne rien améliorer, cette mobilisation familiale revêt, aux yeux des Gabonais, un parfum d’insincérité. Il suffit de jeter un coup d’œil rapide sur les réseaux sociaux pour s’apercevoir que nombreux sont ceux à rappeler qu’il y a encore quelques semaines, entre la fille Asselé, Nicole, et le père, Jean Boniface, des noms d’oiseaux ont été échangés. La première avait en effet suspendu l’émission du second, Asselé discute avec vous, sur la radio familiale, Génération Nouvelle.

Mais lorsqu’il s’agit de sauver le gâteau du clan, il n’y a manifestement plus de conflit qui tienne. « Cette famille, qui n’arrête pas de se déchirer, et toujours prête à se réconcilier. Mais cette fois-ci, ça ne devra pas se faire au détriment des Gabonais », peste Antoine, petit commerçant du PK6, un quartier populeux à cheval entre le 3ème et le 6ème arrondissement de Libreville, qui dit n’avoir aucune pitié pour « ces privilégiés qui pleurnichent sur leur sort alors qu’ils ont déjà tout, tout simplement parce qu’ils en veulent toujours plus ».

« Chez les Bantous, on apprend très vite que le linge sale ne se lave pas en public », lâche-t-il avant de s’en retourner servir un client. Un propos qui reflète assez fidèlement le sentiment général à Libreville.
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