L’Unesco et le ministère gabonais de l’éducation nationale ont organisé une rencontre sur le projet « Appui à la production des statistiques basiques et à l’élaboration du Plan sectoriel de l’éducation ». Cette rencontre a eu lieu ce mardi 23 juillet 2019 à Libreville en présence des partenaires, parmi lesquels, la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’UNICEF et l’UNFPA.
C’est une réunion du comité de coordination du projet d’« Appui à la production des statistiques basiques et à l’élaboration du Plan sectoriel de l’éducation » qui a vu la présence ,non seulement des représentants de l’Unesco et du ministère gabonais de l’éducation nationale, mais également leurs différents partenaires. Il s’agit de la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’Unicef et l’Unfpa. Vincenzo Fazzino, Représentant de l’Unesco au Gabon fait remarqué dans son propos, que les défis du Gabon en matière d’éducation sont nombreux pour atteindre l’Objectif de développement durable 4 : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité ; sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilité d’apprentissage tout au long de la vie ».
Poursuivant ses propos, Vincenzo Fazzino a énuméré d’autres défis à relever. Il s’agit pour lui, des défis liés à la qualité de l’éducation, notamment la formation des enseignants, l’insuffisance et l’obsolescence du matériel pédagogique, la faible présence des TIC dans le dispositif de formation apprentissage. Il y a aussi, dira-t-il, les défis de la rétention, à tous les niveaux, avec un fort taux d’abandons scolaires, s’élevant à 34,62% ainsi qu’un taux de redoublement s’élevant à 30% au primaire selon le rapport EPT 2015. « La recrudescence des violences en milieux scolaires et des grossesses précoces et non désirées viennent renforcer ce taux d’abandon :81% d’élèves-mères ont leur première grossesse avant l’âge de 20 ans. L’inadéquation formation-emploi qui conduit à la non employabilité des sortants, le déficit aigu des statistiques fiables et de qualité pour améliorer la gestion et le pilotage du système éducatif gabonais » sont autant de défis à relever,souligne-t-il.
Le Représentant de l’Unesco au Gabon, a, au regard de ce qui précède, proposé quelques pistes de solutions pour relever les défis cités. Pour lui, répondre à ces défis majeurs « le gouvernement gabonais entend se doter d’un plan sectoriel qui repose sur des évidences, en adéquation avec les besoins des populations, de manière à construire un profil d’hommes et de femmes, dotés de connaissances, de compétences d’aptitudes et de valeurs permettant de contribuer au développement du pays. L’étape cruciale pour y arriver est la disponibilité de statistiques fiables ».
Il faut tout de même signaler, que lors des échanges, un acteur de l’éducation a fait remarquer que : « La politique gabonaise en matière d’éducation a été toujours pilotée à vue. C’est bien dommage que notre pays, aussi riche comme le nôtre, puisse reléguer l’éducation au second plan » déplore-t-il. Aussi, faut-il le rappeler, la réunion qui s’est tenue ce 23 juillet 2019 au siège des Nations-Unies à Libreville, a permis de connaître le niveau de mise œuvre du projet. La présentation a aussi permis d’examiner des bonnes pratiques ainsi que les difficultés rencontrées. Le rendez-vous est pris pour septembre 2019 pour les résultats de la carte scolaire.