Entré au gouvernement en mai 2018, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, longtemps considéré comme un «opposant radical», s’est mué en «opposant modéré» et semble l’assumer. 10 jours après avoir appelé à la construction d’une majorité d’idées, le président de l’Union et solidarité (US) a invité, ce 22 juillet, l’opposition à «dépasser les pleurs et les injures».
Conformément à son nouveau positionnement politique, depuis son entrée au gouvernement en mai 2018, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a adressé une invite à ses anciens frères d’armes de l’opposition modérée. Dans un post sur sa page Facebook, le 22 juillet, le président de l’Union et solidarité (US) a appelé ces derniers à «dépasser les pleurs et les injures».
Estimant que son appel à la construction d’une majorité d’idées, le 12 juillet, a produit «l’effet catharsis» attendu de la part de sa famille politique, il note que l’opposition est systématiquement hostile à toute remise en cause. «Elle recycle les remords, et entretient un rapport à l’émotion qui la conduit à ne pas regarder l’avenir», note Moukagni-Iwangou pour qui la recomposition du paysage politique s’opère maintenant. Alors que les doutes sur la capacité d’Ali Bongo à gouverner persistent et que beaucoup considèrent qu’«Ali Bongo a un double», le président de l’US se positionne en défenseur du président de la République en taclant l’opposition. «Elle est réduite aujourd’hui à la bataille des sosies», croit-il savoir.
Il considère que cette bataille des sosies est le refuge de cette opposition, pour, dit-il, «s’être refusée hier, à l’appel des sans-grade, d’apporter sa part, et de peser dans l’œuvre de relecture de la loi fondamentale». Même s’il a brillamment échoué lors des dernières élections générales, il est sûr de compter dans le paysage politique gabonais et se permet quelques conseils. «Pour porter une alternative valable pour le pays, l’opposition doit sécher ses larmes et remettre l’ouvrage sur le métier», a-t-il suggéré. Invitant l’opposition à dépasser les pleurs et les injures, il l’invite à actualiser son «combat historique (…) aux exigences de la modernité».
Dans cette optique, Moukagni Iwangou l’incite à s’approprier des débats autour de la zone de libre-échange continentale, l’agenda 2063 sur la renaissance africaine, la digitalisation des procédures et les équilibres environnementaux. «C’est par notre capacité à nous approprier ces instruments que nous serons les dignes successeurs de nos illustres devanciers», a-t-il imaginé. Pour lui, il faut repartir vers les Gabonais et «les mobiliser à un idéal de société, et non à une société idéale». «L’idéal n’est pas de ce monde», soutient celui qui semble désormais défendre de nouvelles idées et qui dit se rappeler que «le combat politique est un dépassement de l’épreuve de l’affliction». «J’incline à penser que c’est par les idées que nous allons renouveler notre pays, avec en prime le respect de nos différences», a-t-il défendu. Ses anciens frères d’armes apprécieront.