C’est, en gros, la conclusion de la 2e enquête du Groupe Cible, réalisée au Gabon entre 2018 et 2019 sur le niveau de satisfaction des acteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC). Pour le cabinet de conseil sollicité par le projet eGabon, en matière de promotion de l’économie numérique, le gouvernement a encore beaucoup à faire, surtout dans le domaine de l’apprentissage.
Bien qu’ayant enregistré quelques améliorations en la matière entre 2017 et 2018, pour la période 2018-2019, la deuxième phase d’enquête du Groupe Cible commandée par le ministère de la Communication et de l’Économie numérique à travers le projet eGabon note une certaine stagnation quant au niveau de satisfaction des acteurs des TIC, notamment en matière de promotion par le gouvernement gabonais de l’économie numérique. Le rapport y relatif a été présenté et remis officiellement, vendredi 19 juillet, à Libreville à Jude Missengue Miviessini, coordonnateur du projet eGabon.
En effet, selon Amos Ela Ela, «en dépit de ses bonnes intentions contenues notamment dans le Plan stratégie Gabon émergent (PSGE) et sa position dominante dans la sous-région en matière d’indices numériques, de création d’incubateurs, d’investissement dans la connexion à la fibre optique et dans la connectivité de sa population, le projet eGabon connaît plus de faiblesses que de forces». L’expert statisticien économiste au cabinet Cible en veut pour preuve la «faible implémentation des mesures prises par les autorités», l’accès à Internet qui, selon lui, «est plus élevé que la moyenne sous-régionale», la faible connaissance du rôle et de l’existence même des incubateurs chez les jeunes en raison de la «communication sporadique évènementielle» faite par les autorités au sujet de l’économie numérique.
Mais surtout, pour le cabinet Groupe Cible, en manière de promotion de l’économie numérique à l’endroit des acteurs TIC, le gouvernement gabonais pèche davantage dans la faible présence des métiers du numérique dans les curricula des établissements d’enseignement, y compris primaire. Bien qu’appuyé par les bailleurs de fonds, comme la banque mondiale qui a financé cette enquête, le gouvernement ne tient pas suffisamment compte de la cybercriminalité en hausse dans la sous-région.
Aussi, le cabinet conclut-il que «le taux de satisfaction globale reste moyen». Il convient donc, préconise le rapport «de rendre plus perceptible le e-Gouvernement et l’Open Government par des actions tangibles et bien ciblées, appuyées par des plans de communication nationale et internationale par cibles ; d’accélérer le développement des compétences en TIC dans l’administration ; d’inclure de manière robuste l’utilisation des TIC dans le système éducatif ; de renforcer le rôle des incubateurs numériques ; de mutualiser les infrastructures de télécommunication entre différents opérateurs».
Pour les enquêteurs, il serait également porteur pour le Gabon de revoir à la baisse les coûts élevés de la téléphonie mobile, d’améliorer le service Internet, d’accélérer la numérisation des services publics.