Libreville – L’ancien directeur de cabinet adjoint du Président de la République, Jean Valentin Leyama, a tonné un coup de gueule contre le scandale de 1 000 tests du VIH/SIDA qui se sont révélés faux puis détruits dans une banlieue de Libreville. Voici l’intégralité de son indignation disponible sur sa page Facebook.
« MON COUP DE GUEULE : UN IMMENSE SCANDALE DE SANTÉ PUBLIQUE PASSÉ EN PERTES ET PROFITS !
« Des tests VIH retirés du marché puis incinérés à Akournam » !
L’info est parue de manière banale dans la rubrique Faits divers du Quotidien l’Union. La gravité de cette affaire méritait pourtant la Une du journal ! C’est peu dire.
Donc, 11.000, je dis bien, Onze mille faux tests du VIH ont été détruits. Mais combien avant cette découverte ont-ils été prescrits ? Oh, Seigneur ! Et aucun communiqué des autorités compétentes !
D’ordinaire, lorsqu’un produit ou un médicament, le lait, les couches, le poulet, par exemple, est impropre à la consommation, le public est informé par communiqué. Et, en l’espèce, silence radio. Mais, diantre, c’est une question de vie ou de mort, un problème de santé publique !
Ainsi, ils sont innombrables ceux qui se sont soumis à des tests du VIH et dont les résultats demeurent problématiques à leur insu. Plus grave : test déclaré négatif alors que la personne est contaminée. Confiante dans son statut, elle propage la maladie à tout va. Et la chaîne de contamination fait le reste. Bonjour les dégâts !
Ces produits ont été importés de quel pays ? La société importatrice a été identifiée mais quels labos et structures médicales les ont utilisés ? Quels sont les malades qui s’y sont soumis ? Pourquoi ne pas rappeler ces patients pour des tests contradictoires ? Quelle est la chaîne des responsabilités pour quelles sanctions ?
Que disent le ministère de la Santé, la Concurrence et la Consommation, les associations de consommateurs, les syndicats des personnels de la Santé ?
Qu’attend donc le Procureur de la République pour ouvrir une enquête ? Il s’agit d’une question autrement plus grave que l’affaire du Kevazingo ou celle dite de « l’intime conviction » qui mobilise son énergie depuis quelque temps !
Au-delà des suites judiciaires et administratives à donner, cette affaire mérite un traitement politique particulier. Des responsables doivent démissionner ou être démis de leurs fonctions. Et là, le Premier ministre est lourdement interpellé !
Pour faire un parallèle, cette affaire est en tous points, identique à celle du sang contaminé au VIH en France à la fin des années 90. Ainsi, en 1999, l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius et les anciens ministres socialistes Georgina Dufoix et Edmond Hervé ont comparu devant la Cour de justice de la République pour « homicide involontaire ». Cette cour avait finalement innocenté Georgina Dufoix et Laurent Fabius tandis que les juridictions de droit commun ont condamné plusieurs responsables à des lourdes peines d’emprisonnement pour entre autres, non-assistance à personnes en danger parce qu’ils savaient.
Et là, on ne peut pas dire : « On va encore faire comment ? »