Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Dynamique unitaire : La décapitation programmée
Publié le lundi 15 juillet 2019  |  Gaboneco
Jean
© Autre presse par DR
Jean Rémy Yama et ses camarades lors d’une assemble générale à Libreville
Comment


Pour avoir affirmé, le 2 juillet dernier que le président Ali Bongo Ondimba était mort, Dynamique unitaire, la principale centrale syndicale qui donne du grain à moudre au gouvernement est désormais sur la sellette. La plupart de ses cadres on été arrêtés, tandis que d’autres à l’image de son président, Jean Rémy Yama, auteur cette phrase "provocatrice", a été contraint à la fuite, à l’insu du ministre de la Justice et de l’Intérieur qui a promis de l’arrêter. Une épuration qui fait désormais craindre la fin de la contestation de ce syndicat, fichier pour son intransigeance.

Selon Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, le patron des administrations judiciaire et de l’Intérieur, le crime de lèse-majesté est trop gros pour être pardonné. C’est une bravade même de l’autorité de l’Etat qui ne doit pas rester impunie. Pour l’avoir compris, Jean Rémy Yama qui a déjà passé plusieurs mois en prison pour ses positions de syndicaliste radical a pris le chemin de ce qui s’apparente désormais à un exil. Destination, la France. Peu avant sa fuite, l’homme affirmait sur sa page facebook, avoir échappé à une tentative d’enlèvement par des éléments de la DGR, la direction des renseignements qui ont investi son domicile dès 5 heures du matin, sans mandat de perquisition. Pour ses camarades syndicalistes qui assument et réitèrent les déclarations de leur président, il s’agit là des intimidations auxquelles ils n’entendent pas se résoudre.

Selon les informations de radio France internationale (rfi), se sont au total, quatre cadres de Dynamique unitaire qui ont été arrêtés depuis jeudi dernier. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkoghe Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Des arrestations qui, pour l’heure n’ont encore été ni confirmées ni infirmées par les autorités ayant fait le choix du silence, signe d’un embarras certain devant ce qui est considéré par certains comme une volonté de musèlement de la liberté d’expression. Surtout pour un dossier d’une sensibilité aussi extrême que celui de la santé du Chef de l’Etat que le gouvernement a décidé d’en faire un débat complètement interdit, en promettant de sanctions terribles à tous les récalcitrants qui osent bramer encore là-dessus.
Climat de terreur

Pour renforcer la bride au collet de Dynamique unitaire et de tous les opposants qui veulent en faire leur sujet de prédilection dans leurs meetings, la HAC, Haute Autorité de la Communication est allée jusqu’à menacer les médias en lignes, qui oseront relayer, à travers leurs articles, les positions de ces organisations. Une véritable hérésie pour la HAC dont l’une des missions essentielles est pourtant de promouvoir le pluralisme démocratique des opinions en vogue dans le pays. D’autant que Jean Rémy Yama est aussi le président du SNEC, le syndicat national des enseignants chercheurs qui observe un mouvement de grève depuis plusieurs semaines, paralysant et hypothéquant ainsi le calendrier académique dans les universités et grandes écoles.

Avec cette hypersensibilité du pouvoir sur la santé du président de la république, première institution du pays, et donc garant du destin national, il y a une réelle volonté de décapitation d’un syndicat gênant, du fait de son radicalisme. Des agissements non sans porter un coup dur au dialogue social pourtant recherché par Julien Nkoghe Bekalé en vue de mettre en œuvre son programme. Difficile donc de concevoir une trêve sociale dans un climat de persécution comme celui que vit actuellement Dynamique unitaire, alors que la meilleure façon de lui fermer la bouche serait de lui organiser une rencontre avec le Président de la République comme il le fait déjà avec les diplomates, les ministres et autres responsables d’entreprises. Et malgré les intimidations, il n’y aura d’autre moyen de taire le débat que celui-là, seule pièce à conviction.
Commentaires


Comment