résident du Syndicat des agents du ministère des Transports et de l’aviation civile (Samtac), Ghislain Malanda, a été interpelé, le 10 juillet au soir. Officiellement, il lui est reproché, entre autres, sa complicité à la «propagation de fausses nouvelles», notamment sur l’état de santé du président de la République.
Pour les organisations de la société civile gabonaise ayant lancé, jeudi 11 juillet, une «alerte internationale», il s’agit ni plus ni moins que d’un «kidnapping», dont aurait été victime Ghislain Malanda, la veille, alors qu’il quittait son bureau. Selon des témoignages recueillis par la plateforme Tournons la page, le ROLBG et la confédération syndicale Dynamique unitaire, le président du Samtac a été interpelé par des éléments de la police judiciaire. Sa faute : un direct diffusé sur les réseaux sociaux dans lequel il a tenu quasiment les mêmes propos que Jean Rémy Yama sur l’état de santé d’Ali Bongo, en rapport avec la gestion actuelle du pays. Comme le chef de file de Dynamique unitaire, le leader du Samtac a insinué la «mort», y compris institutionnelle, du président de la République.
Au ministère des Transports et du Tourisme où une décision de suspension a été prononcée, le 10 juillet, contre Ghislain Malanda, on ne nie pas qu’une action judiciaire a été initiée à l’encontre du chef de service de la Publication à la direction générale de la Météorologie. Officiellement, il lui est reproché, entre autres, son «défaut de loyauté envers les institutions républicaines» et sa «complicité à la propagation de fausses nouvelles et agissements intolérables qui altèrent la paix et la cohésion sociale».
Du côté des organisations de la société civile gabonaise, on condamne une «arrestation illégale» et un «acte arbitraire et ignoble qui vise à terroriser et à intimider toutes les personnes critiques des dérives du régime totalitaire en place au Gabon». Pour les OSC, «en sa qualité de leader d’opinion, Ghislain Malanda a le droit de s’exprimer sur la vie de la nation, de même qu’il a le droit de critiquer ou de condamner la corruption endémique qui sévit au sein du pouvoir exécutif gabonais. Son arrestation est donc la conséquence directe de ses opinions exprimées au cours d’une intervention sur Facebook, le mardi 9 juillet 2019».