Accusés par le ministère de l’Enseignement supérieur d’avoir violé la loi en termes d’organisation des grèves, certains membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires individuelles dans les prochains jours.
Lancée depuis le mois de juin dernier, la grève du Snec est loin de satisfaire le ministère de l’Enseignement supérieur, qui menace désormais les grévistes de poursuites judiciaires. L’administration dirigée par Jean de Dieu Moukagni-Iwangou affirme, en effet, que certains membres de ce syndicat ayant érigé des barricades à l’Université Omar Bongo (UOB) et scellé le portail de l’Institut supérieur de technologie (IST) pourraient avoir des comptes à rendre.
Pour le ministère, «cet état de fait [est] de nature à empêcher l’accès au lieu de travail des personnes non grévistes [et] tombe sous [le coup] de la loi n°18/92 du 18 mai 1993 fixant les conditions et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’État». Les enseignants-chercheurs grévistes, les responsables syndicaux au premier chef, sont passibles de «sanctions individuelles» jusqu’au pénal, prévient l’administration, qui regrette que le principe de service minimum n’ait pas été respecté par les grévistes.
À la limite du «trouble à l’ordre public», les membres du Snec sont également accusés d’enfreindre la loi sur la liberté de manifester. «Ils ne doivent en aucun cas empêcher l’accès à leur lieu de travail des personnels non grévistes et ceux chargés d’assurer le service minimum», a rappelé, le 9 juillet, Jerry Mbougou Bivigou, le conseiller en communication de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, sur Gabon 1ere.
La grève du Snec est motivée par trois principales revendications : la régularisation de la situation administrative de certains enseignants, le règlement des vacations et l’amélioration du régime des retraites applicable à la corporation. Des revendications que la tutelle dit pertinentes.