C’est ce qu’a déclaré le leader de la confédération syndicale Dynamique Unitaire dans un message officiel diffusé lundi 8 juillet. Des propos jugés « irresponsables », à l’instar de ceux proférés par le syndicaliste contre Ali Bongo le 2 juillet dernier, dont la vocation est de « dramatiser la situation » et permettre à l’intéressé de se « victimiser ».
« Les rumeurs les plus folles disent n’importe quoi sur moi. Sachez que je vais très bien. Le pouvoir a mis des gens à mes trousses pour m’éliminer physiquement. Je suis discret pour l’instant pour des raisons de sécurité. Les informations qu’ils balancent sur les forums et réseaux sociaux ont pour objectif de prêcher le faux pour avoir le vrai. Ils ne savent pas en réalité où je suis », a déclaré Jean Rémy Yama, le 8 juillet, dans un message officiel de Dynamique unitaire.
Des propos jugés irresponsables par ce professeur en science politique de l’UOB. « Ces déclarations sont très graves. Pas du tout au niveau d’un grand leader syndical. Ils n’ont pour d’autre objet que de dramatiser la situation et permettre à M. Yama de se victimiser », affirme cet universitaire qui pointe du doigt l’excès de politisation de la direction de DU. « Les militants de cette confédération, dont on ne parle jamais, sont vent debout contre la direction qu’ils accusent de délaisser l’action syndicale, autrement dit la défense de leurs intérêts, au profit de la politique », explique ce professeur. M. Yama est en effet très proche de l’opposant Jean Ping, dont il serait, selon certains, le cheval de Troie.
Dans son message, Jean Rémy Yama soutient également n’avoir pas quitté le pays sans préciser pour autant où il se trouvait actuellement. Or, plusieurs sources ont bien confirmé que le leader syndical était sorti du territoire le mercredi 5 juillet dernier. « Il ne peut y avoir de doute à ce sujet », indique une source policière.
Ces derniers mois, Jean Rémy Yama a maille à partir avec la Justice gabonaise. Des poursuites ont été lancées contre lui suite à ses déclarations polémiques le 2 juillet dernier sur Ali Bongo (lire notre article). Il est par ailleurs mis en examen pour escroquerie et abus de bien social dans l’affaire dite de la SCI Serpentin (lire notre article).
Ses détracteurs l’accusent, par ailleurs, de ne pas s’embarrasser de contradictions. Enseignant, patron de la plus importante confédération syndicale de fonctionnaires du pays, il a fait le choix de scolariser ses enfants en… Europe. Pour ne pas subir les conséquences de ses appels répétés à la gréve dans l’Education nationale, pestent ses adversaires.