Quelques heures après avoir affirmé, au nom de la confédération syndicale des agents du public, qu’ «Ali Bongo Ondimba est mort et il n’existe plus» au regard de sa remarquable éclipse depuis le 24 octobre 2018, Jean Remy a enregistré, à 5 heures matin dans la nuit du 3 juillet, la visite musclée de 5 agents censés appartenir à la DGR. Ne présentant ni mandat ni ordre de mission, ces derniers ont affirmé avoir été commis par le procureur de la République.
Très relayé sur les réseaux sociaux dès le petit matin de ce mercredi 3 juillet, un message informait l’opinion de ce que dans la nuit, entre 5 et 6 heures, des hommes armés ont effectué une descente au domicile du leader du Syndicat national des enseignants chercheurs (Snec), Jean Remy Yama, également président de Dynamique unitaire, la confédération syndicale des agents publics gabonais.
Vidéosurveillance
N’ayant pas décliné leur identité ni présenté un mandat, encore moins un ordre de mission, selon le libellé du message, ces hommes «ont prétendu appartenir à la DGR et qu’ils étaient envoyés par le procureur de la république. Ils aussitôt, procédé à fouiller toutes les pièces de la maison sans dire pourquoi ils étaient là et ce qu’ils cherchaient. Au moment des faits, prévenu à la veille, je n’étais pas chez moi. Il s’agissait purement et simplement d’une tentative d’enlèvement.»
Estimant ne pas être un criminel Jean Remy Yama pense que «si le procureur de la république veut m’entendre il n’a qu’à m’envoyer une convocation au lieu de débarquer à pareille heure et traumatiser ma femme et mes enfants.» Révélant avoir acquis du matériel de vidéosurveillance à la suite des intrusions et exactions commis par le passé dans son domicile, le leader de Dynamique unitaire assure détenir «les enregistrements vidéos et audio du passage des forces de sécurité et de défense à [son] domicile. Ils ne seront pour l’instant pas diffusé mais remis à un juge et aux organisations de défense des droits de l’homme dans le cadre d’une plainte».
Marcel Libama alerte l’international
Approché au téléphone pour vérification, Jean Remy Yama était injoignable durant toute la matinée. Contacté en solution recours, son conseiller stratégique, Marcel Libama, affirme que la descente des forces de l’ordre a bel et bien eu lieu. Elle aurait un lien direct avec la déclaration, au nom des agents publics, de Jean Remy Yama, le 2 juillet.
Ayant en effet déploré la quasi-absence physique et la non-prise de parole en public du président de la République, notamment durant les événements majeurs de l’actualité politico-sociale du pays depuis le 24 octobre 2018, les membres de Dynamique unitaire, par la voix de Jean Remy, en ont conclu qu’«Ali Bongo Ondimba est mort, il n’existe plus».
S’il affirme que les agents n’ont emporté aucun appareil encore moins de document, Marcel Libama indique que Jean Remy est libre de ses mouvements. Toutefois, a-t-il noté, «les visites nocturnes des hommes armés et les pseudo-perquisitions tendant à intimider, n’ébranlent en rien notre détermination. Dans le combat que nous menons. Pour défendre les droits des travailleurs nous nous attendons à tout. Nous ne reculerons devant rien».
Marcel Libama affirme avoir alerté les représentations diplomatiques accréditées au Gabon et les organisations de protection de droits humains et des travailleurs dans le monde.