Après moult renvois, le procès en audience correctionnelle de Bertrand Zibi s’est enfin tenu le 2 juillet à Libreville. L’ancien député est, entre autres, poursuivi pour détention illégale d’armes à feu. Si le ministère public a requis 10 ans de prison pour ces chefs d’accusation, malgré la spectaculaire rétractation d’un témoin essentiel et l’exposé argumenté des avocats du prévenu, le tribunal a fixé le délibéré de l’affaire au 23 juillet.
En détention préventive depuis 3 ans, devenue illégale selon ses conseils, Bertrand Zibi Abeghe a comparu en audience correctionnelle le 2 juillet à Libreville.
L’ancien député ayant démissionné avec fracas du Parti démocratique gabonais le 23 juillet à Minvoul devant Ali Bongo, est poursuivi pour instigation aux actes de nature à troubler l’ordre public et à défier l’autorité de l’État et pour détention illégale d’armes à feu. Bertrand Zibi est également accusé, avec Thierry Mouanga Mayombo, d’actes de violence et tortures sur un certain Kemebiel. Ces actes sont réprimés par les dispositions des articles 230, 235, 250 et 315, du Code procédure pénale.
Dans son plaidoyer, l’ancien parlementaire a balayé du revers de la main ses chefs d’accusation. «Je n’ai jamais eu d’armes à feu quand bien même j’avais la possibilité d’en avoir en tant que député. Et sur les faits de violence et torture dont on m’accuse, je ne me reconnais pas en ces accusations ,vu que je n’ai pas connu Thierry Mouanga Mayombo», a-t-il laissé entendre.
Ayant duré près de 11 heures, le procès de Bertrand Zibi a été marqué par un fait inédit : l’un de témoins, dénommé Diaho, dont la comparution a été pourtant souhaitée avec insistance par la partie adversaire en vue de prouver la culpabilité de l’ancien député, est venu contre toute attente, le disculper. «Bertrand Zibi ne m’a donné aucune arme à feu. Je ne le connais malheureusement pas. Je ne peux pas porter des fausses accusations sur lui. Toutes les charges portées contre lui ne sont pas vraies», a déclaré ledit témoin.
En dépit de ces démonstrations, le ministère public a tout de même requis une peine de dix ans de prison contre Bertrand Zibi et une amende de 300 millions de francs CFA à verser à sieur Kemebiel.
Convaincus de l’innocence de leur client, les conseils de Bertrand Zibi ont déconstruit cette réquisition en demandant la relaxe pure et simple de leur client. Pour l’un d’eux, maitre Henry Moutendi Mayila plus précisément, «le dossier est monté de toutes pièces et émaillé de procédures d’enquêtes bâclées pour condamner à tout prix afin de lui faire payer sa démission du 23 juillet faite devant Ali Bongo à Minvoul»
Après avoir entendu les parties au procès, le juge a fixé le délibéré de l’affaire au mardi 23 juillet.