S’il a décidé de réduire drastiquement la subvention des produits pétroliers, le gouvernement a tout de même dépensé 700 milliards de francs CFA en subventions, entre 2015 et 2018.
Face aux députés à l’Assemblée nationale, en fin de semaine dernière à Libreville, le ministre de l’Économie a donné quelques indications du poids de la subvention des produits pétroliers sur les dépenses publiques. «Pendant de longues années, le prix du carburant a été subventionné par l’État. Pour exemple, entre 2015 et 2018, l’État a dépensé 700 milliards de francs CFA en subventions», a déclaré Roger Owono Mba.
Le ministre de l’Économie était interpellé par les députés, sur la hausse des prix des produits pétroliers ces derniers temps au Gabon. «Le prix du baril du pétrole brut sur le marché a augmenté. C’est ce qui explique que les prix du carburant ont également augmenté récemment», a expliqué Roger Owono Mba. Pour lui, le fait que le pays dispose d’une raffinerie constitue également un motif d’enchères dans la mesure où son entretien et le personnel qui y travaille ont un coût. À cela s’ajoute la fiscalité propre au secteur pétrolier.
«Depuis 2016, nous avons enregistré cinq baisses de prix, 14 augmentations et 28 maintiens de prix. Depuis cette période, la subvention de l’État sur le pétrole lampant et le gaz butane est demeurée de 2 milliards de francs CFA environ par mois», a précisé le ministre de l’Économie, soulignant qu’il était temps d’agir pour rationaliser les dépenses publiques. Le 1er février 2016, en effet, le gouvernement a décidé de l’arrêt de la subvention des hydrocarbures raffinés.
Une solution qui n’arrange pas les partenaires sociaux. «Nous souhaitions qu’à l’avenir, nous sortions de l’indexation pour une subvention du carburant, que nous considérons comme un produit social», a déclaré le président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg). «Nous proposons d’aller vers un fonds de stabilisation qui permettrait de supporter la hausse du prix du baril de pétrole», a indiqué Jean Robert Menié.