A l’occasion de la cérémonie de clôture de la première session ordinaire en fin de semaine dernière, Lucie Milebou Aubusson, épouse Mboussou, a interpellé le premier ministre, Julien Nkoghe Békalé, sur la moindre représentativité des femmes au sein du nouveau gouvernement par rapport aux équipes précédentes.
« Monsieur le Premier Ministre, en tant que femmes politiques et publiques, nous, femmes sénateurs, déplorons la faible représentativité des femmes au sein du Gouvernement », a déclaré la présidente du Sénat, s’adressant directement au Premier ministre.
« Avec seulement 21 % de l’effectif, nous sommes loin des dispositions de la loi n°009/2016 fixant les quotas d’accès des femmes aux emplois supérieurs de l’Etat », lui a-t-elle fait observer.
Suite à la nomination du nouveau gouvernement, une polémique, confinée il est vrai au cercle politico-médiatique, est née, des mouvements féministes gabonais accusant le premier ministre de faire la promotion du « machisme d’Etat ».
Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rigobert Ikambouayat Ndeka, a alors répondu pied à pied aux arguments de la présidente du Sénat et manifestement calmé ses inquiétudes.
« Vos réponses, sur la faible représentativité des femmes au Gouvernement, nous rassurent et nous savons compter sur votre magnanimité, pour que les femmes soient plus présentes et visibles au niveau de l’échelle des décisions », a tempéré Lucie Milebou.
« Les Gabonais et les Gabonaises veulent de la représentativité mais avant tout de l’efficacité »
Depuis dix ans, le Gabon a nettement progressé sur l’accès des femmes aux plus hautes fonctions publiques, au niveau national (ministres, directrices générales d’administration ou d’entreprise publique…) comme local (gouverneurs de provinces, maires…).
« La parité est un objectif que nous atteindrons dans le temps. C’est un long chemin. Nous y sommes résolument engagés. Mais rappelons-nous, en attendant que ce que les Gabonais et les Gabonaises attendent de leur gouvernement, c’est certes de la représentativité, mais avant tout de l’efficacité, autrement dit, des résultats sur les politiques menées », explique un membre du gouvernement qui met en garde contre des polémiques inutiles, éloignées des préoccupations des populations.