Il n’est un secret pour personne que les tensions de trésorerie de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) résultent en grande partie du non– paiement des cotisations sociales par certaines entreprises. Ainsi, au nombre de ses mauvais payeurs, on dénombre le Parti démocratique gabonais (PDG) qui détient une ardoise de plus de 18 839 778 300 Fcfa d’impayés auprès de cet organisme en charge du paiement des pensions et des rentes.
GABON LIBREVILLE
Alors qu’elle dispose en son sein de milliers de cadres, le “parti de masse” a maille à partir avec le respect de la loi. Pour cause, cette formation politique ne s’acquitte pas régulièrement des cotisations sociales de ses employés. Une situation qui ne pourrait pas manquer de susciter des inquiétudes auprès de ces derniers au moment d’être admis à la retraite.
Selon des chiffres recueillis par Gabon Media Time, le parti politique du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba accumule une dette de 18 milliards 800 millions de Fcfa auprès de la caisse où il est immatriculé au n°001-008272-x. Ce qui suppose donc qu’elle ne verse pas les cotisations sociales depuis plusieurs années. Un constat qui met le personnel du Secrétariat Général du PDG dans le désoeuvrement le plus total, alors qu’à l’époque de son président fondateur, ils bénéficiaient presque d’un traitement de faveur au même titre que les employés dans les sociétés ou entreprises publiques et parapubliques.
Le 12 mars dernier, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) diffusait à travers le quotidien L’Union, un communiqué aux termes duquel, elle exigeait du parti du « distingué camarade président » de se présenter à sa direction d’immatriculation afin de régulariser sa situation. A l’instar de 150 autres structures, « le parti de masse » était menacé de suspension et de rejet de nouvelles demandes de prestations si les cotisations sociales de ses salariés n’étaient pas versées. C’est donc pour ce montant abyssale de près de 19 milliards que la CNSS mettait en demeure le PDG.
Pour certains employés de ce parti, le non–paiement des cotisations s’apparenterait à des détournements de la part de leur employeur, puisqu’ils disent être prélevés à la source et qu’a contrario, rien n’est reversé à la Caisse nationale de sécurité sociale. Une pratique qui met en difficulté aujourd’hui la caisse de pension dont le mécanisme de fonctionnement et celui de la répartition implique que les cotisations des actifs d’aujourd’hui servent à payer les retraités.