Le mois de juin a connu son lot de grèves dans le secteur de l’enseignement supérieur, notamment avec la grève des étudiants déclenchée le 7 juin dernier à cause d’une ponction de leurs bourses de plus de 200 000 FCFA par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Face aux députés, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni Iwangou dégage la responsabilité du gouvernement en relevant l’autonomie de l’ANBG dans la gestion des dossiers de bourses. Un bottage en touche qui passe mal.
GABON LIBREVILLE
Les questions orales de ce mercredi 26 juin 2019 à l’Assemblée nationale ont permis à Gabriel Malonga Mouélé, député du 1er siège du 1er arrondissement de Libreville, d’interpeller Jean de Dieu Moukagni Iwangou sur les contours des mouvements de grève répétitifs et des mesures envisagées pour anticiper la survenue de ces événements dramatiques pour l’école gabonaise. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et du Transfert de technologies qui reconnaît que les étudiants manifestants étaient dans leurs droits, estime néanmoins qu’ils ont choisi la mauvaise voie en privilégiant la rue.
Cependant, sur la responsabilité du gouvernement dans ce dossier, Jean de Dieu Moukagni Iwangou tente une justification par transfert des pouvoirs. Il dégage la responsabilité de son département. Selon lui, la question querellée relèverait de l’ANBG. « Nous avons appelé l’ANBG, puisque c’est elle qui est à la base de la décision querellée. Sur son intervention, il ressort que la mesure prise est d’ordre comptable. L’ANBG estime qu’au titre des mesures correctives le droit à la bourse doit désormais courir à compter du démarrage effectif de l’année académique qui cette année a été repoussée jusqu’en janvier 2019 », a-t-il affirmé.
Et pour bien enfoncer le clou et démontrer au député Gabriel Malonga Mouélé que le gouvernement n’avait rien à voir avec cette histoire de bourses, Moukagni Iwangou a rappelé que l’ANBG est une agence autonome. « L’Agence Nationale des bourse du Gabon est une agence dont l’origine juridique confère une autonomie dans le fonctionnement. Pour l’avenir, nous gagnerons à améliorer la gouvernance de cette agence pour implémenter plus de concertation de sorte que ce type de mesure ne puisse plus avoir les effets que nous avons enregistrés », a-t-il renchéri.
En revanche, si Moukagni Iwangou a raison sur l’autonomie de gestion de l’ANBG, il n’en demeure pas moins que cette agence est placée sous la tutelle technique du ministre de l’Enseignement supérieur, tel que défini dans le décret portant création et organisation de l’Agence nationale des bourses du Gabon, adopté en conseil des ministres en avril 2011.