Entre l’annonce de l’augmentation du prix des transports urbains pour répondre à la hausse des prix des carburants à la pompe et la grève illimitée décrétée à Sogatra dans l’attente du règlement des arriérés de salaires des agents, les piétons gabonais, particulièrement ceux de Libreville, auront des difficultés à se déplacer dès ce lundi 24 juin.
Les jours qui viennent ne seront pas faciles pour les piétons du Gabon, particulièrement pour ceux de Libreville et d’autres grandes villes du pays. À défaut d’effectuer leurs déplacements à la marche, ils seront tenus, dès ce lundi 24 juin, de payer un peu plus cher pour emprunter les transports en commun. Ce week-end, la Coalition nationale des syndicats du secteur des transports (Conasytra) a décidé de multiplier jusqu’à deux le prix des trajets.
«À partir du lundi 24, sur chaque ligne qui part d’un point A à un point Z, les tarifs vont augmenter de 100 francs. Plus précisément, les lignes où (la course) c’est 100 francs, à partir de lundi, c’est 200 francs. Là où c’est 200, à partir de lundi c’est 300», a expliqué Jean-François Matsougou, porte-parole de la Coalition.
Si les transporteurs se défendent de faire de la surenchère, c’est qu’ils disent répondre à la nouvelle hausse des prix des carburants à la pompe intervenue au début du mois courant. Les négociations avec le gouvernement semblent ne pas avoir abouti.
Sogatra ne servira pas de «béquille» !
Si certains ont vite fait de penser que Sogatra pourrait permettre de contourner la difficulté créée par les transporteurs urbains et suburbains, il n’en sera rien. Ce vendredi 21 juin, les agents de la société de transport public ont décidé d’une grève illimitée. Ils réclament le paiement d’arriérés de salaires.
«Nous revendiquons tellement de choses, mais en particulier le paiement de nos 7 mois d’arriérés de salaires», justifie Rodrigue Tsanga, porte-parole du Syndicat des acteurs du transport terrestre.
Selon les agents, la direction générale leur devrait encore 5 mois de salaires de l’exercice 2018, en dépit de l’ordonnance de paiement signé par le ministère du Budget l’an dernier. A cela s’ajoute les mois de janvier et février 2019. L’argent serait «bloqué par le Trésor public».
En 2018, les arriérés de salaires à Sogatra s’élevaient à plus de 2 milliards de francs. Près de 100 agents sont concernés par ces retards de paiement. Aussi, préviennent-ils qu’aucun bus ni taxi-compteur ne circulera si leur principale revendication ne trouve pas satisfaction.