Le journal Fraternité l’a appris à ses dépens, avec la suspension d’un mois que lui a infligée la Haute autorité de la communication (Hac), alors même que le débat sur l’indisponibilité supposée d’Ali Bongo agite l’opinion plus de sept mois après le début de ses ennuis de santé.
Près de huit mois après son AVC survenu à Riyad en Arabie saoudite, au regard des nominations pour le moins discutables intervenues ces derniers temps, le débat sur l’indisponibilité d’Ali Bongo reste vivace dans l’opinion nationale, voire internationale. Certains, y compris au sein de la majorité contestent la plupart des promotions accordées par l’Exécutif, au point de douter que celles-ci aient véritablement été soumises à l’appréciation du président de la République. Or, au palais du bord de mer, ce débat dérange. Il ne faudrait surtout pas douter que ces nominations viennent du «patron» au risque de fâcher ses collaborateurs. La presse non plus ne doit pas se saisir de ce débat au risque de fâcher la Hac. Le journal Fraternité vient de l’apprendre à ses dépens.
Le régulateur l’a suspendu pour un mois. Sa faute ? Avoir posé la question qui dérange dans sa livraison du jeudi 13 juin dernier : «Qui dirige le Gabon ?» Si nos confrères ont tenté d’y répondre à leur manière, avec leurs arguments plus ou moins discutables, le gendarme de la communication au Gabon a moyennement apprécié leur article. Pour la Hac, cet article «est contraire aux règles d’éthique et de déontologie en matière de journalisme».
Pis, Raphaël Ntoutoume Nkoghe et les conseillers-membres jugent que «les écrits de cet article constituent des insinuations malveillantes, calomnieuses, injurieuses et mensongères». Celles-ci, estime la Hac, «portent atteinte à l’honneur et à la dignité du président de la République». L’institution a prononcé le retrait de tous les kiosques du numéro comportant l’article incriminé.