Réputée la plus dangereuse des hémoglobinopathies observées en Afrique noire, la drépanocytose est depuis 2015 devenue un problème de santé publique. Au moment où la communauté internationale commémore sa journée, il a été judicieux d’attirer l’attention du plus grand nombre sur le fait que ¼ de la population gabonaise est porteuse du gène développant cette pathologie de sang.
Selon une étude menée entre 2012 et 2017 par les chercheurs nationaux, au moins un Gabonais sur quatre est porteur du gène de la drépanocytose. Il convient de préciser que les porteurs du gène ne sont pas malades, ils sont seulement transmetteurs. Ainsi sur les 4 514 prélèvements effectués de L’Estuaire au Woleu-Ntem, pas moins de 1,5% des habitants par province sont porteurs. Les valeurs extrêmes sont enregistrées au Woleu-Ntem avec 5,3% et au Haut-Ogooué avec 1,04%.
Par ailleurs, il ressort du rapport 2011 du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la drépanocytose que la prévalence du trait varie entre 2% et 13% dans les régions sahéliennes et entre 25% et 30% en Afrique centrale. Cette donnée vient donc corroborer l’étude susmentionnée. Aussi, pour l’OMS la maladie est un véritable problème de santé publique au Gabon, avec 24% de porteurs du trait hémoglobine S et 2,2% d’homozygotes SS.
Pour rappel, dans une interview datée de 2017, le Professeur Alain Ondo rappelait la criticité de cette pathologie pour le Gabon « Au Gabon, les porteurs du gène de la drépanocytose représentent 25% de la population, c’est-à-dire un Gabonais sur quatre. La maladie elle-même touche 2% de la population, cela veut dire qu’il naît environ 200 enfants chaque année, soit 2000 enfants drépanocytaires, c’est-à-dire la forme homozygote de la maladie elle-même », avait-il expliqué.