A l’ANPI-Gabon, des hommes et des femmes se mobilisent chaque jour pour vous apporter la meilleure expertise dans le domaine de l’investissement. Cette phrase qui décline les ambitions de cette agence qui a pour mission d’accompagner les opérateurs économiques désireux d’investir au Gabon semble désormais un lointain souvenir ou une fable racontée aux investisseurs naïf. Pour cause la lenteur administrative ou pire, la corruption semble désormais être la règle qui régit son fonctionnement.
Coup de communication ou véritable arnaque aux investisseurs, l’idée d’un service express pour le traitement des dossiers des entreprises au sein du guichet unique d’investissement est loin d’être une réalité depuis plusieurs mois maintenant, même si le 27 juillet 2018 des responsables de l’ANPI se vantaient d’avoir enregistré des résultats intéressants, soit 94% d’entreprises créées en moins de 48 heures au 30 juin 2018.
Aujourd’hui, cette réalité n’est qu’une chimère puisque de l’avis de nombreux entrepreneurs rencontrés aux abords de cette agence, la procédure de création d’entreprise ou même de la facilitation des procédures d’obtention d’agréments et d’autorisations devient un véritable parcours du combat. « Nous avons déposé notre dossier il y a maintenant deux mois, mais depuis lors, rien ne semble avoir été fait. On nous demande de patienter et les agents ne semblent pas emballés à traiter rapidement notre demande », nous a confié un entrepreneur venu apporter des modifications dans les statuts de son entreprise.
Inauguré par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba le 15 janvier 2018, le Guichet unique de l’investissement regroupe des administrations et services inhérents à la prise en charge des investisseurs. Il devait permet non seulement de simplifier les procédures de création et de formalisation des entreprises, mais surtout de réduire les délais de ces procédures, notamment en les faisant passer à 48 heures pour la création d’une société.
Confrontée à des difficultés sans précédent selon certaines indiscrétions auprès de la direction générale, l’Agence nationale de promotion des investissements n’est devenue que l’ombre d’elle-même du fait, selon certaines sources, de la gestion épicière de l’ancienne direction générale. Pis, la nouvelle équipe serait également empêtrée dans les mêmes travers, puisque depuis des mois rien ne semble avoir changé. Il se susurre même que les agents accusent des retards de paiement de leur salaire et pour pallier cette situation certains exigeraient des pots de vin aux opérateurs économiques pour le traitement « express » de leurs dossiers.
Une situation pour le moins déplorable, lorsque l’on sait que la mise en place de ce Guichet unique devait également concourir à l’amélioration de la notation du Gabon dans le classement Doing Business, qui présente les indicateurs quantitatifs sur la réglementation des affaires ainsi que sur la protection des droits de propriété de 190 économies dans le monde.