L’agence de notation financière annonce des perspectives économiques stables pour le Gabon, toutefois relativisées par une note à long terme d’émetteur en monnaie locale et étrangère et de créance non sécurisée de premier rang.
L’économie gabonaise jouirait d’une stabilité positive. C’est la conclusion de l’évaluation de l’agence de notation financière Moody’s, publiée le 14 juin dernier. Selon Moody’s, les principaux signes de la transition des perspectives positives stables au Gabon sont la diminution de la pression sur la liquidité, la poursuite de l’assainissement budgétaire et l’amélioration de la capacité du gouvernement à gérer ses paiements de liquidité et de dette. Celle-ci s’est traduite par un apurement complet des arriérés de la dette extérieure due, à compter d’avril 2019. «Moody’s voit maintenant une probabilité plus faible de nouvelle accumulation d’arriérés de dette».
Persuadée de ce que la poursuite de l’assainissement budgétaire entamé en 2017, contribue à assouplir les liquidités actuellement limitées, Moody’s dit s’attendre à ce que le gouvernement gabonais maintienne ses réformes budgétaires structurelles, à travers la réduction de la masse salariale en maintenant le gel des embauches mis en place en 2018 et en veillant à la non-revalorisation des salaires, ainsi que la réduction des besoins de financement du train de vie de l’État. Elle préconise également la mise en place des mesures visant à améliorer le recouvrement des taxes, notamment la suppression des exonérations fiscales discrétionnaires.
«Les recettes fiscales non pétrolières ont augmenté de 39% en mars 2019 par rapport à mars 2018. En revanche, les recettes pétrolières ne contribuent pas aux améliorations fiscales, n’augmentant que de 1,6% en 2018. Avec l’assainissement budgétaire en cours, Moody’s prévoit que la dette publique (qui exclut les arriérés vis-à-vis des fournisseurs de biens et de services) devrait tomber à environ 54% du PIB d’ici 2020, après avoir atteint son sommet de 64% à fin 2016».
Toutefois, l’agence a confirmé la note à long terme d’émetteur en monnaie locale et étrangère et de créance non sécurisée de premier rang. Celle-ci reste entravée par les risques de liquidité, du fait des options de financement limitées et de la très faible force institutionnelle qui laisse présager une contrainte future sur la capacité du gouvernement à assurer le service de sa dette.