Ce vendredi 14 juin 2019, la salle des réunions du ministère des Affaires Étrangères a été le théâtre de la passation des charges entre le ministre sortant Abdu Razzaq Guy Kambogo et le ministre entrant, Alain-Claude Bilié- By-Nzé, désormais nouveau ministre de ce département ministériel.
L'atmosphère en ce début de matinée du 14 juin 2019 était lourde au ministère des Affaires étrangères. Pour cause, la passation des charges entre les ministres Abdu Razzaq Guy Kambogo (sortant) et Alain-Claude Bilié-By-Nzé (entrant), suite au réaménagement du Gouvernement, par décret 0059/PR/PM du 11 juin 2019. Sur les visages l’on pouvait lire l’amertume et le désarroi, car les mines, pour la plupart, des agents dudit ministère cachaient mal ce sentiment de tristesse.
Après la lecture de présentation du cadre de la cérémonie faite par le Secrétaire général du gouvernement, le premier à prendre la parole fut le ministre sortant Abdu Razzaq Guy Kambogo qui a souhaité la bienvenue au nouveau ministre, tout en ayant le sentiment d'avoir encore appris davantage dans le métier de diplomate.
«Vous arrivez dans un département où vous trouverez des hommes et des femmes pétris de capacités, qui recèlent beaucoup de compétences et qui seront si disposés à vous accompagner dans l'exaltante mission qui est désormais la vôtre, de conduire la diplomatie gabonaise», a fait remarquer à son successeur le ministre sortant.
Il a tenu également à ce que le Secrétaire général du Gouvernement soit son fidèle interprète auprès du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, de sa gratitude. «Il est bien de servir un Chef d'État qui ne veut que du bien du Gabon, qui vous instruit, qui vous suit et qui sait reconnaître vos efforts. C'est tout le bonheur que nous avons eu à servir aux côtés du Chef de l'État qui, en me nommant à la tête de ce prestigieux département a témoigné de la marque de confiance et de considération à mon égard et surtout de son caractère stratégique, républicain et souverain», s'est-il réjoui.
Ensuite, ce fut l’égrenage des dossiers urgents et sensibles des chantiers vastes sur lesquels le nouveau ministre des Affaires étrangères devrait se pencher avec ses collaborateurs, pour faire avancer le ministère. Il s'agit, entre autres, d'un plan d'action, d'un dossier qui conditionne la redynamisation de l'action diplomatique du Gabon, d'un projet de rapport détaillé, des éléments assez urgents qui concernent la coopération internationale, singulièrement l'intégration sous régionale. Aussi, Alain-Claude Bilié-By-Nzé aura à conduire les travaux ministériels sur les réformes, la rencontre en prélude au Sommet sur l'Action Climat, d'un dossier sur la question sociale qui est fondamentale.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères, a remercié pour sa part le Chef de l'État et le Premier ministre pour la confiance placée en sa personne pour assumer la charge d'un département ministériel considéré comme étant la vitrine du Gabon à l'internationale.
«C'est une marque de confiance, il me semble que nous devons prendre la mesure du travail qu'il y a à accomplir vu l'étendue des dossiers qui viennent d'être transmis. Nous mesurons parfaitement le chemin qui a été parcouru et ce qu'il y a à parcourir. Le travail de l'État n'est jamais accompli, nous sommes des ouvriers, chacun apporte sa pierre et poursuit sa route jusqu'à ce qu'un autre nous remplace», a dit Alain Claude Bilié-By-Nzé.
Souhaitant le meilleur au ministre sortant qu'il a reconnu avoir appris à connaître pendant les conseils des ministres, le nouveau patron de la diplomatie gabonaise a dit que les collaborateurs qu'il trouve, peuvent être fiers de l'action qu'il a conduite à la tête du ministère et il en a été témoin en conseil des ministres.
Le ministre entrant, Alain-Claude Bilié-By-Nzé a réitéré que la diplomatie, c'est le domaine exclusif du chef de l'État. Rassurant qu'il essayera de poursuivre, car il arrive dans un environnement comme un ancien qui va apprendre et qui ne va surtout tracer sa propre route.
«Dans le département que je quitte, je pouvais m'exprimer librement, la diplomatie demande un peu plus de retenues. Je pense que la priorité c'est de poursuivre ce qui a commencé, de relayer ce qui a été fait, parce que dans ce domaine, on n’invente pas, il y a des choses qui existent. Le Gabon à l'internationale n'est pas né aujourd'hui, et on n'attend pas de moi que je vienne faire des improvisations. On va continuer ce qui a été fait, et en fonction des dossiers, on va porter la voix du Gabon telle qu'il sera indiqué par le Chef de l'État», a-t-il conclu.