La 2e édition des Rencontres Musicales Africaines s'est ouverte le 13 Juin à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè. En présence d'acteurs de la scène musicales du Burkina Faso dont principalement Richard Traoré (Seydoni Music) et Jah Press (Kunde) et d'ailleurs, José DA Silva, PDG de Sony Music à Abidjan, à animé la conférence portant sur le thème introductif des REMA : « Circuits er nouveaux modèles économiques de la musique en Afrique », avec pour modérateur Sanfo Salif.
Doté d'une riche expérience, José DA Silva qui a produit plus de 250 albums, se réjouit de l'intérêt mondial pour l'Afrique. Cela, suscité par une richesse culturelle « dont on ne valorise pas ». « Pillée », déplore-t-il, par l'Amérique et l'occident, « on ne s'en rend pas compte ».
Parce que « l'économie mondiale nous avantage », José DA Silva tout en étant optimise appelle à un réveil de conscience : « Il est temps qu'on se réveille et que ce soit le temps de l'Afrique. On se retrouve avec un système qui va nous avantager ».
Quid des indices ? De plus en plus d'investissements et de majors tels Sony Music (présent dans 6 capitales africaines), Spotify, Deezer, etc. s'installent en Afrique.
« Comme le Hip Hop à explosé en Amérique, on va avoir le phénomène en Afrique, prévient-il. Il va falloir se professionnaliser et s'adapter au marché mondial. D’où l'avantage des majors ».
Du bon fonctionnement de l'industrie musicale, le PDG de Sony Music Afrique à souligné le gros avantage de la copie privée. « C'est énormément d'argent qui va arriver dans l'industrie musicale et cette manne est en train de dépasser les droits d'auteurs ». Pour lui, les gouvernants qui doivent aider à sa mise en place, doivent comprendre que cette taxe doit revenir à la culture, à son financement – sans forcément aller chercher ailleurs. « Le continent [africain] est en pleine mutation. Si cela fonctionne bien, encourage-t-il, l'industrie musicale va bien fonctionner ».
Circuit IGODA, l'avenir ….
Il n’y a point de doutes que des marchés de la musique se développent en Afrique : Atlantic Music group au Cap Vert, MASA (Côte d'Ivoire), Moshito (Afrique du Sud), Colatier (Cameroun), IOMMA (Îles de la Réunion), MMM et Accès au Mozambique. A côté, des circuits existent depuis des années tels que ceux promus par les Institut français. N'empêche, il est important d'avoir une alternative. Ce qui se comble avec les nouveaux circuits de Canal Olympia. D’autres circuits seront tracés sur le continent. A l'image de Live Nation, la plus grosse société de Live dont dépend beaucoup de Majors. Celle-ci prévoit s'installer sur le continent pour organiser des festivals qui rassemblent plus de 200.000 personnes. Cependant, admet José, «le circuit IGODA est l'avenir ». « Il faut une mutualisation, une forme autour qui puisse faire éclore un artiste », a indiqué José DA Silva.
Les REMA, un marché qui se développe ….
Créé en 2018, le
REMA construit son marché. Des professionnels de divers pays sont invités à Ouagadougou pour échanger sur ce qui profitera aux métiers de la scène, notamment la musique. « Tout doucement, Alif Naaba [promoteur des REMA], sans le savoir, est en train d'aller vers un marché. Ce qui lui manque, ce sont les stands », a témoigné José DA Silva.
Engagé avec les REMA pour l'organisation d'un marché de la musique en Afrique, Alif Naaba, artiste-musicien et promoteur, s'investit pour la redéfinition des circuits qui permettront de découvrir, pour les francophones, ce qui se passe ailleurs dans les pays anglophones. Car, soutient-il, « Il y a du business à faire et l'Afrique devient un marché. Avec le développement des NTIC, on subit les changements. Il faut savoir où vendre, où faire circuler, quoi consommer ».
Ouvert le 13 Juin, les REMA refermer ses portes le 15 Juin 2019. Au menu, conférences, panels et show cases avec l'Ivoirien Malayky (Meilleur Album reggae Africain 2017), le duo Kilé (Burkina Faso), Pamika la Star (Burkina Faso), Abibou Sawadogo (Burkina Faso), Winyo (Kenya).