Le verdict est tombé récemment, au tribunal de Mouila, la capitale provinciale de la Ngounié (Sud), quant à l'affaire du préfet de Mayumba, Eugène Nziengui et sa concubine, Mariette Kogue Moukambi, impliqués dans une affaire de vente et détention illégale d'espèces protégées. Ils écopent respectivement 45 jours d’emprisonnement dont 15 avec sursis, trois mois de prison dont un avec sursis.
Il s'agit d'une affaire dans laquelle un couple est impliqué pour trafic, présumés. M. Eugene Nziengui (54 ans), préfet à Mayumba et sa concubine, Mariette Kogue Moukambi (42 ans), tous deux de nationalité gabonaise, ont été appréhendés le lundi 6 mai 2019 par la Police judiciaire, dans la ville de Mouila, au Sud du Gabon, pour les faits cités.
Après plusieurs renvois, le tribunal de Mouila s’est une nouvelle fois penché sur ce cas de trafic d'ivoire impliquant le préfet et sa compagne. Les deux protagonistes ont comparu récemment, devant les juridictions pour répondre des faits qui leur sont reprochés.
Le Préfet de Mayumba a été condamné à 45 jours d’emprisonnement dont 15 avec sursis pour délit de détention et de commercialisation d’ivoire, produit d’une espèce intégralement protégée (éléphant).
Ayant déjà fait un mois de détention depuis son arrestation, il a été remis en liberté. Il devra payer une amende de 100.000 F CFA et des dommage-intérêts d’un montant de 3.000.000 F CFA. Mariette Kogue Moukambi, sa concubine a été, quant à elle, condamnée à trois mois de prison dont un avec sursis. Elle est également condamnée à payer la même amende que son compagnon, ainsi que les mêmes dommages.
Par ailleurs, au Tribunal de Tchibanga, poursuivis pour le même délit que celui du préfet, Florian Nziengui Mihindou et Ulrich Mihindou Mihindou, les complices du couple, ont été condamnés à 6 mois de prison fermes et 250.000 F CFA d’amende chacun. Les fournisseurs ont donc été punis plus sévèrement que les acheteurs et revendeurs.
Selon les défenseurs de la nature, cette décision de justice est très peu dissuasive, vu le statut du préfet qui devrait montrer l’exemple et qui est bien informé de la législation et des risques encourus.
«La prison avec sursis désigne une condamnation pénale que le condamné n'a pas à effectuer, sauf nouvelle condamnation pour une autre infraction dans un délai précis. Lorsqu'il est condamné à de la prison avec sursis, l'auteur de l'infraction ne fait pas l'objet d'une incarcération», a expliqué un juriste de l’ONG Conservation justice.