Excédés par le non-paiement de leurs bourses, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) ont laissé éclater leur colère, le 11 juin. Comme il y a quatre jours, les forces de l’ordre se sont invitées au bal en réprimant violemment le mouvement estudiantin.
Démarrés dans la journée du 7 juin, les affrontements entre policiers et étudiants ont repris de plus belle à l’Université Omar Bongo (UOB), ce 11 juin à Libreville. Des affrontements consécutifs à l’envoi des forces de l’ordre de réprimer la nouvelle grève des étudiants. Comme il y a quatre jours, ces derniers réclament le paiement des bourses.
Dans les faits, les étudiants avaient rendez-vous, le 10 juin, dans les différents Distributeurs automatiques de billets (Gab) de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig), pour le retrait de leurs bourses. «Fonds insuffisants», ont-ils constaté dans les différents Gab. En d’autres termes, les bourses ne sont pas encore disponibles.
Une situation pénalisante pour beaucoup d’entre eux qui, dans l’expectative depuis le début de l’année, espéraient rentrer en possession de leur bourse, conformément aux assurances de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). D’autant plus que certains d’entre eux doivent encaisser 500 000 francs CFA au moins.
Désappointés, les étudiants ont décidé d’exprimer leur mécontentement, conformément à un appel à la mobilisation lancé la veille. «Suite au retard de paiement chez les uns et la coupure volontaire des bourses chez les autres, il est porté à la connaissance de tout étudiant, boursier ou non, de bien vouloir se mettre en noir demain mardi (le 11 juin, ndlr) à l’UOB, pour continuer ce qui a commencé vendredi», peut-on lire dans une annonce largement relayée par les étudiants.
Alertées par cet appel, les forces de l’ordre se sont mobilisées à l’UOB. Après une période d’observation entre les deux camps, néanmoins émaillée de piques verbales, les policiers ont décidé de riposter aux jets de pierre des étudiants par des bombes de gaz lacrymogène. «Nous étions dans l’amphithéâtre, lorsque nous avons entendu des rafales de tirs de bombes lacrymogènes. Chacun a pris ses jambes à son cou pour essayer de sortir de l’université», raconte une étudiante de Licence 1 au département d’anglais.
Ni les autorités rectorales ni le gouvernement ne se sont prononcés sur l’atmosphère tendue au sein de la principale et plus grande université du pays, d’autant plus que les enseignants pourraient eux aussi emboîter le pas aux étudiants. Dans tous les cas, ces derniers ont conditionné une hypothétique trêve par le paiement effectif de leurs bourses.