Le nouveau gouvernement tel que voulu par le Président de la république, Ali Bongo Ondimba dans son discours prononcé le 8 juin dernier, à l’occasion de la commémoration des dix ans du décès de feu Omar Bongo Ondimba, l’ancien Président de la République, est tombé ce lundi 10 juin aux environs de 19 heures.
De 37 ministres au départ, l’équipe est passée à 29 membres. Des nouvelles figures ont intégrées ce gouvernement. Parmi ces figures, celle du Pr Lee White, autrefois Secrétaire exécutif de l’Agence nationale pour la préservation de la nature (ANPN), promu à la tête du ministère de la Forêt, de la Mer et de l’Environnement, chargé du plan climat.
Britannique d’origine et naturalisé gabonais depuis quelques années, c’est en 2009 que le Pr Lee White est promu à la tête de l’ANPN, autrefois Agence nationale des parcs nationaux.
Grand connaisseur de la forêt gabonaise pour y avoir effectué plusieurs recherches, le nom de Lee White rime au Gabon avec forêt. Pourtant, malgré ce combat, de nombreux Gabonais s’interrogent sur les critères ayant prévalu dans la nomination de ce dernier à la tête d’un ministère que certains sur la toile, présentent comme stratégique, car relevant du patrimoine culturel national. « Lee White devient ministre au Gabon comme s’il n’ y’avait plus de gabonais capables d’occuper cette fonction. Hélas ! Ali Bongo et ses amis par cet acte prouvent que le Gabon manque de façon criarde de matières grises, c’est un véritable doigt d’honneur à l’endroit du peuple gabonais », s’indigne un activiste sur la toile.
De son coté, Bruno Ben Moubamba, opposant gabonais, par ailleurs ancien ministre de la République sous le régime actuel, s’indigne de la nomination de ce dernier à ce poste, le présentant comme la cause réelle du conflit homme-faune qui affecte l’agriculture vivrière dans l’arrière-pays. « Si vous ignoriez pourquoi les éléphants prolifèrent, que les éléphants se promènent libres dans la ville de Gamba, pourquoi ils tuent de nombreux villageois et dévastent toutes les plantations dans l’arrière-pays, vous avez un nom : Lee White ! », s’insurge-t-il. Mais comment expliquer ces critiques alors que ce ne pas la première fois que ce dernier est promu dans des hautes fonctions au sein de l’administration gabonaise ?
L’histoire de Lee White avec le Gabon remonte à 2002, année durant laquelle ont été créés les parcs nationaux. C’est en effet, cette année-là que ce dernier côtoie pour la première fois les couloirs de l’administration publique gabonaise avec pour poste, Conseiller au Cabinet de la présidence de la République sur les questions liées aux changements climatiques, aux parcs nationaux et à l’écotourisme.
Quelques années plus tard, c’est au sein du cabinet de Georgette Koko, vice-Première ministre en charge de l’environnement que ce dernier fera ses preuves avant de finir comme conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba pour le climat dès 2009. Cette nomination intervention quelques semaines après la suspension et l’éviction de plusieurs hauts cadres de l’administration publique dont le Vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou et le Ministre en charge de la foret, Guy Bertrand Mapangou, supposés être impliqués dans un scandale de trafic d’un stock de 353 containers chargé de Kevazingo, une essence classée précieuse et interdite d’exploitation.