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Gabon / Pollution de l’air : « Le secteur privé gagnerait à s’engager dans la lutte » (Yannick Ongonwou Sonnet)
Publié le lundi 10 juin 2019  |  InfosGabon
Yannick
© Autre presse par DR
Yannick Ongonwou Sonnet, nouveau Haut-Commissaire à l’Environnement et au cadre de vie
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Dans le monde, « nous enregistrons près de 5 millions de décès par an dû à la pollution de l’air ». C’est la révélation faite par le Haut-commissaire à l’environnement et au cadre de vie, M. Yannick Ongonwou Sonnet, lors d’un entretien accordé à notre rédaction dans le cadre de la journée internationale de l’environnement, axé cette année sous le thème : Pollution de l’air.

Au regard du thème de la journée internationale de l’environnement qui porte sur la pollution de l’air, existe-t-il des raisons de s’inquiéter ?

Pour revenir sur le thème, le Gabon célèbre le 5 juin de chaque année, la journée internationale de l’environnement. Le thème de cette année évoque une préoccupation majeure de la pollution atmosphérique qui est aujourd’hui considérée comme le 4ème facteur de pollution dans le monde avec plus de 5 millions de décès par an selon les statistiques datant de 2016 réalisées par l’organisation mondiale de la santé (OMS).

S’agissant du Gabon, la pollution de l’air n’a pas encore atteint des proportions inquiétantes, même si cette dernière est beaucoup plus ressentie au niveau de notre capital fruit des processus industriels, l’absence de vidanges des véhicules, des ordures ménagères et bien d’autres. Pour réduire l’émission de ces polluants, des mesures fortes ont été prises au cours des dernières années, notamment l’actualisation du Code de l’environnement en 2014.

Ce nouveau code prend en compte ces thématiques. Par ailleurs, il va falloir renforcer le cadre législatif et réglementaire existant par des textes d’applications relatifs à l’hygiène et à l’insalubrité en vue de lutter efficacement sur ces différents types de pollutions.

Existe-t-il des mécanismes susceptibles de freiner l’évolution de cette pollution en attendant la mise en place d’un arsenal des textes juridiques ?

Aux nombres des missions régaliennes du ministère de l’environnement, figure la mise en place d’une stratégie de lutte, des actes administratifs. Cependant, le chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba, a décidé de créer un Haut-commissaire à l’environnement et au cadre de vie. Cette entité relève directement de son autorité pour mieux s‘imprégner, des questions environnementales qui ont un lien direct avec les populations.

Le Gabon ne dispose pas d’instruments statistiques pouvant lui permettre d’avoir une idée réelle de la pollution nationale, le Haut-commissaire à l’environnement et au cadre de vie envisage-t-il mettre en place cet outil ?

Vous posez une problématique importante. Avoir un outil statistique axé sur la pollution nous permettra de définir un plan d’action, des stratégies adaptées. Si vous n’avez aucune idée sur le niveau de pollution, comment allez-vous trouver l’unité vert de compostage que nous voulons installer. Je pense que c’est ce à quoi toutes les parties prenantes doivent s’engager à mettre en place.

Par exemple, l’une des recommandations qui doit être suivie de faits porte sur le renforcement juridique des installations classiques pour la protection de l’environnement. Ce sont toutes ces activités qui génèrent des pollutions, voire des entreprises qui utilisent des produits polluants qui méritent un meilleur encadrement juridique, en vue d’un meilleur contrôle.

Cela permettra entre autres, d’avoir une traçabilité pour ensuite dégager des stratégies. L’un des enjeux en matière des ordures ménagères du département dont j’ai la charge, vise à faire un état des lieux aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du pays.

La pollution automobile devient de plus en plus inquiétante dans notre pays. Certains pays européens ont déjà mis en circulation des véhicules électriques. Quelle est la vision du Haut-commissaire à l’environnement et au cadre de vie sur ce modèle automobile ?

Il serait souhaitable que tous les acteurs se penchent sur la question des gaz d’échappements des véhicules, non pas seulement au Gabon, mais aussi à travers le monde. Le secteur privé gagnerait à s’engager dans la lutte, vu les équipements que cela nécessite. Aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique mondiale qui tend vers des aspirations des véhicules de plus en plus électriques.

Dans tous les cas, le Gabon doit suivre la marche du monde. On ne peut pas aller à contre sens de ce qui se fait au plan international. Au Gabon, nous avons un environnement globalement favorable. Il faudrait que le ministère de l’environnement et celui des transports trouvent des bons mécanismes, en vue de l’amélioration de notre cadre de vie d’une part, mais aussi ne pas toucher forcement au portefeuille des ménages d’autre part.

Cela fait un peu plus de deux mois que votre entité a été créée. Qui est ce qui est prévu pour les populations de l’arrière-pays en matière de lutte contre la pollution ?

Le Haut-Commissaire à l’environnement et au cadre de vie a été créé pour mener des actions nationales. Les ordures ménagères ne sont pas traitées à l’intérieur du pays. C’est également pour répondre à ce type de situation que le chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba, a mis en place cette entité pour mener des actions coordonnées. A ce jour, il n’existe pas une seule décharge qui répond aux normes internationales.

Qu’en est-il de la pollution générée par les incinérateurs des déchets biomédicaux ?

C’est un autre pan important que vous mettez en lumière. Le constat est très amer. Il faut également que nous prenons cette problématique à bras le corps pour trouver des solutions idoines. Je ne crois pas que tous les incinérateurs soient aux normes. A cet effet, on doit définir des plans d’actions en collaboration avec le ministère de la santé. Cela constitue l’une des priorités sur lesquelles nous allons nous atteler.

Votre mot de fin

Vos questions étaient toutes pertinentes. Elles résument toute la problématique liée à la pollution. Je vous remercie pour l’occasion que vous m’avez offerte, pour échanger sur ces questions importantes.
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