Libreville, Le personnel de l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI) a décidé, à l’issue d’une assemblée générale, de déposer un préavis de grève qui rentrera en vigueur dès le mardi 11 juin prochain, a appris Gabonactu.com.
Les employés de cette structure rattachée à la présidence de la République veulent voir clair dans leur situation auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Selon leurs informations, en effet, leurs cotisations ne sont pas reversées à l’organisme social depuis bientôt un an. Ils risquent donc, à court terme, de perdre le bénéfice des prestations de la CNSS, notamment les allocations familiales et l’allocation de rentrée scolaire. A long terme, c’est leur pension retraite qui est en jeu.
Des sources internes indiquent que l’ANGTI semble en proie à de sérieuses difficultés financières. En début d’année, le personnel a accusé deux mois d’arriérés de salaires. Depuis lors, les salaires ne sont plus payés à terme échu, c’est-à-dire à la fin du mois, mais maintenant au cours de la première quinzaine du mois suivant. Au moment où ils tenaient leur assemblée générale, les agents de l’ANGTI étaient toujours en attente du salaire du mois de mai.
Dans ces conditions, ces pères et mères de famille se demandent si, comme la promesse leur avait été faite par la direction générale, le treizième mois 2018 sera payé dans les plus brefs délais. C’était un des points inscrits à l’ordre du jour de l’assemblée générale.
Initialement Agence nationale des grands travaux, l’ANGTI a été créée en 2010, à l’effet de hâter la construction d’infrastructures à travers le Gabon. Les pouvoirs publics avaient voulu une structure distincte du traditionnel ministère des Travaux publics à cause de la lenteur administrative et des mœurs blâmables que sont la concussion et la corruption, qui ont cours dans l’administration publique.
L’ANGTI n’est pas la seule agence en difficultés financières. A l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), le personnel déplore des arriérés de salaires. Il y a quelques mois, l’Agence nationale de gestion des infrastructures sportives et culturelles (ANAGEISC) également en lambeau a été simplement dissoute par le gouvernement. Au moment de la cessation des activités, cela faisait des mois que les agents attendaient leurs salaires.