La patronne de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a accordé un délai d’un mois à ses collaborateurs pour régulariser la situation des retraités en attente de leurs premières pensions. Le 6 juin à Libreville, Nicole Assélé a promis de virer les responsables des services en charge de cet épineux dossier.
Accusé d’être à l’origine de la lenteur du traitement des dossiers des nouveaux retraités, le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a tapé du point sur la table. Face aux retraités, le 6 juin à Libreville, Nicole Assélé a accordé un délai d’un mois à ses collaborateurs pour régulariser la situation des ayant-droits aux premières pensions.
«Les différents responsables vont traiter vos dossiers durant tout le mois de juin. Et si au prochain paiement vous n’êtes pas rentrés pas en possession de vos droits, ils seront tous virés et j’en prends l’entière responsabilité. Parce que trop c’est trop ! Que chacun prenne ses responsabilités», a menacé Nicole Assélé. Cet ultimatum s’adresse spécifiquement à la Direction des prestations techniques (DPT) et la Direction de l’immatriculation et recouvrement (Dir) de la CNSS.
Selon la patronne de la CNSS, à son arrivée à la tête de l’institution en 2017, 2000 dossiers en attente de traitement depuis 2015 ont été recensés. «Ces dossiers n’ont pas attendu Nicole Assélé pour être dans leur situation actuelle. S’il y a des dossiers datant de 2015, cela veut dire que vos anciens employeurs n’ont pas payé vos cotisations», a-t-elle affirmé.
Au-delà de l’aspect administratif, en interne, la CNSS a présenté le non paiement des cotisations par les sociétés, comme la première cause du retard dans le traitement des dossiers des retraités en attente de leurs premières pensions.
«Car nous avons mis en place un système de blocage de toutes les sociétés qui ne payent pas les cotisations. Et lorsque les comptes sont bloqués, la banque nous fait attendre deux mois avant de pouvoir y accéder à nouveau, ce conformément à la loi. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé le retour du paiement des pensions au trimestre, car nous n’avons jamais le temps de traiter les dossiers», a expliqué Nicole Assélé.
L’autre raison à l’origine de la lenteur dans le traitement des dossiers est la fraude. «Et c’est vous les retraités qui l’encourager ! J’ai mis en place une cellule plainte dans toutes les agences CNSS qui travaille directement avec moi. Vous avez le devoir de la saisir si votre dossier n’avance pas, 15 jours après le début de la procédure de traitement. Aujourd’hui, il y a 19 agents de la CNSS qui ont été licenciés, cinq sont en prison. C’est donc à vous de nous aider à régler vos problèmes», a révélé le directeur général de la CNSS.
Pour changer la donne, la CNSS mène une guerre contre les sociétés cumulant des arriérés de paiements des cotisations, notamment en informatisant le recouvrement depuis janvier dernier. «Ceux qui sont issues des sociétés qui ne sont pas à jour dans le paiement des cotisations, vous devez vous rapprochez d’elles», a indiqué Nicole Assélé. «Pour les sociétés qui ont fermé, comme Air Gabon ou Hévégab, les dossiers ont été portés au niveau du gouvernement pour voir comment aider les retraités de ces défuntes structures», a-t-elle conclu.