Patrice Neveu a pris les rênes de la sélection nationale avec comme objectif principal : qualifier le Gabon pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Une mission qui pourrait cependant être mise à mal par les lobbies et lourdeurs de tous genres, qui gangrènent le football national.
Nouvellement nommé à la tête des Panthères, Patrice Neveu a été investi d’une lourde mission : qualifier le Gabon pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Un challenge passant par la mise en place d’une équipe solide et solidaire, hors et en dehors des terrains. Le Français de 65 ans aura-t-il les coudées franches pour façonner l’équipe nationale telle qu’il la conçoit ?
La question vaut son pesant d’or, tant le lobbying et les conditions de travail, pas toujours optimales, sont présentés comme les principales difficultés dans le management de la sélection nationale. Beaucoup se souviendront de l’épisode entre l’ancien sélectionneur José Antonio Camacho et la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), à quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017.
Le technicien portugais souhaitait, en effet, faire venir son kinésithérapeute. Confronté aux désidératas des lobbies du football local, souhaitant plutôt imposer un kiné «gabonais», José Antonio Camacho avait vu sa demande rejetée. Ce dernier a par ailleurs été confronté à la problématique des arriérés de salaires. Une expérience que son successeur a également vécue. Au-delà de cet aspect, Daniel Cousin a goûté à d’autres réalités de l’équipe nationale. Notamment avec son «accrochage» avec l’ancien vice-président de la République.
S’il y en a à la pelle, comme l’affaire de l’«avion affrété» ces fâcheux épisodes n’ont visiblement pas refroidi Patrice Neveu. Connaissant bien le milieu du football africain, où il cumule une dizaine d’années d’expérience, le Français est réputé pour sa capacité de travail. «J’ai mon idée pour créer une équipe solide et surtout qui parle le même langage en dehors du terrain et sur le terrain», a-t-il affirmé à l’issue sa première audience au ministère des Sports, le 31 mai à Libreville.
Sûr de son coup, il a donc paraphé un contrat de deux ans renouvelable pour deux années supplémentaires, une fois la qualification à la Can 2021 actée. «Il n’y a pas d’ambiguïté. Jusque-là tout avait été discuté avant ma venue», a assuré Patrice Neveu. Ce dernier est par ailleurs crédité d’une forte personnalité. En février 2018, le Vendéen avait pris les rênes d’Horoya AC (D1 guinéenne). Malgré de bons résultats, Patrice Neveu, refusant les ingérences dans son domaine de compétence, avait quitté Conakry après une négociation à l’amiable.
Adoptera-t-il la même attitude au Gabon, où les ingérences, quelles qu’elles soient, sont monnaie courante dans la tanière des Panthères ? Ou bien, le sélectionneur jouira-t-il effectivement de liberté absolue dans ses choix ? Des questions auxquelles répondra le premier bail de Patrice Neveu à la tête des Panthères du Gabon.