L’augmentation du prix du carburant ce mois de juin, ne laisse pas les transporteurs indifférents. Du côté du Syndicat autonome des taximen du Gabon (Satag), l’on songe à une augmentation du prix des transports aussi bien en zone urbaine que sur les routes nationales. Pour le syndicat, il faut passer du simple au double voire au quintuple.
Tantôt en hausse, tantôt en baisse, les prix des produits pétroliers à la pompe varient au Gabon depuis que le gouvernement a décidé de ne plus les subventionner. Ce début du mois de juin, les automobilistes ont été désagréablement surpris en se rendant dans les stations-service, tant les prix du carburant ont augmenté de 40 et 45 francs CFA. Une situation qui suscite le mécontentement des conducteurs, notamment ceux exerçant dans les transports en commun qui songent à une augmentation des prix des trajets.
Si la Coalition des transporteurs terrestres, qui a annoncé une assemblée générale pour le 8 juin a dit «prendre acte» de cette nouvelle augmentation, au regard des arguments avancés par le ministère des Hydrocarbures relatifs à l’application du mécanisme d’indexation et les dysfonctionnements liés à la structure des coûts, du côté du Syndicat autonome des taximen du Gabon (Satag), on envisage des mesures draconiennes pour que les transporteurs ne soient pas lésés.
Après avoir dissuadé ses membres d’entrer en grève, pour manifester leur mécontentement, le président du Satag leur a proposé «d’augmenter les frais de transport obligatoirement». Dans cette optique, il compte adresser des correspondances à qui de droit pour, dit-il, «qu’ils ne puissent pas être surpris que le prix du transport aujourd’hui soit revu à la hausse». Pour lui, l’augmentation du prix du carburant pénalise les transporteurs. Or, a-t-il laissé entendre, les transporteurs doivent vivre de leur métier. Après s’être concerté avec les membres de son syndicat, il a proposé que les prix du transport, pour une augmentation du carburant de 40 et 45 francs valable pour ce mois de juin, passent du simple au double voire au quintuple ; aussi bien pour ceux qui font le transport sur la nationale que ceux qui circulent dans les capitales provinciales.
Dans cette optique, le Satag propose que «d’ici [Ndlr. Libreville] Lambaréné au lieu de 7000, ça doit monter à 12.000, francs CFA, Libreville/Mouila de 10.000 à 20.000 francs CFA, Libreville/Makokou de 12.000 à 30.000 francs CFA ou encore Makokou/Mékambo de 5000 à 8000 francs CFA.
Pour le transport urbain, le Satag propose que les taxi-bus et les taxis fassent payer le trajet d’un kilomètre «à 500 obligatoirement», a déclaré le président du Satag qui estime que l’État ne consulte pas les partenaires sociaux. À ce titre, il dit faire comme proposition au gouvernement d’augmenter les frais de transport urbain à 500 francs CFA le kilomètre, au lieu de 100 francs CFA actuellement, et toute proposition à 2000 pour les taxis et les courses à 5000 francs CFA, quelle que soit la distance. «Nous avons essayé d’élaborer tout un programme comme ça pour essayer d’équilibrer la poche du transporteur. Comme ça au moins, peut-être que le gouvernement comprendra que le transport est primordial dans un pays», a souligné le président du Satag.
Si certains considèrent que les préoccupations du Satag sont légitimes, ils taxent cependant leurs propositions de «farfelues». En effet, bien avant le mécanisme d’indexation, les transporteurs ont décidé de leur propre chef d’augmenter les prix du transport sous le regard complice des autorités en charge du secteur. Ainsi, les tarifs sont passés du simple au double, voire au triple sans qu’aucune instance de régulation ne prenne au sérieux cette question, au détriment de la poche des usagers.