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Kevazingogate : un enfumage de plus ?
Publié le lundi 3 juin 2019  |  Gaboneco
Gabon
© Autre presse par DR
Gabon : trafic de bois précieux
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La question se pose désormais au regard de nombreux rebondissements depuis le signalement de la disparition au port d’Owendo, de 353 containers, chargés du bois précieux du Kevazingo. Surtout que l’euphorie soulevée par l’affaire a déjà conduit au limogeage du vice-président de la république, Pierre Claver Maganga Moussavou et du ministre des Forêts, Guy Bertrand Mapangou, qui crient tous à une conspiration politique. Alors même qu’une quarantaine d’autres conteneurs a, semble-t-il été localisée sur place au port vendredi dernier.

Après l’arrestation de quelques exploitants chinois, la suspension d’une douzaine des cadres des administrations de l’Economie et des Forêts, après le limogeage de Maganga Moussavou et de Guy Bertrand Mapangou, de nouveaux développements sont apparus dans le dossier de la disparition mystérieuse des conteneurs du Kevazingo la semaine dernière. D’abord la sortie de l’exploitant chinois, François Wu, présenté comme le principal cerveau de ce détournement gigantesque des containers du Gabon vers la Chine.

Et alors qu’il est activement recherché par la justice, ce dernier a publié sur les réseaux sociaux, un message dans lequel il dément formellement les allégations du procureur de la république, Olivier Nzaou. Car selon lui, il n’y avait au port d’Owendo qu’une vingtaine de containers contenant réellement du bois de Kevazingo. Joint par radio France internationale (RFI), l’homme soutient qu’il n’a jamais été le cerveau de cette disparition fabriquée puisqu’il n’existe nulle part, sa signature sur aucun papier. Comme pour dire qu’il n’est pas l’administration gabonaise qui signe les documents de ce genre et que le problème est ailleurs.

Nouvelle découverte mystérieuse
Alors que l’affaire semble aujourd’hui au point mort, après les arrestations, les suspensions et les limogeages en cascade dès les premières heures, samedi dernier, c’est le procureur de la république qui annonçait qu’une quarantaine d’autres containers venaient d’être découverts sur ce même port. Toute chose qui, naturellement ne va pas sans susciter des questions. Comment un port hautement sécurisé, avec la présence conjuguée des forces de sécurité et de défense, les contrôleurs douaniers a-t-il pu laisser échapper autant de containers sous scellés judiciaires sans que personne ne s’en aperçoive ? Et comment ces containers disparus font-ils pour réapparaître sur le même port sans qu’aucun de tous ces services ne s’en rende compte ?

Ces interrogations sont d’autant plus pertinentes que seules les réponses appropriées pourraient aider à éclaircir le mystère épais qui entoure cette disparition, surtout qu’il ne s’agit pas de petits objets facilement dissimulables dans la poche d’un pantalon. Mais plutôt de containers dont tout le monde peut imaginer la taille quand ils sont alignés les uns sur les autres, et comprendre qu’il est impossible de les cacher et de les faire ensuite réapparaître au même endroit. Voilà autant d’énigmes qui n’écartent pas totalement les soupçons d’un ingénieux montage pour des règlements de comptes politiques autour de ce Kevazingogate. Surtout quand on sait que Guy Bertrand Mapangou a été limogé mardi 21 mai, alors qu’il devait être entendu sur le dossier par les députés le lendemain mercredi à l’Assemblée nationale.

On peut penser que son limogeage la veille même de son oral devant les députés était destiné à l’empêcher de parler pour révéler peut-être un certain nombre de choses. Sinon pourquoi n’avoir pas attendu qu’il réponde d’abord à la convocation des parlementaires avant de le démettre ? Manifestement, il y a là une odeur de machination politique que même les démentis du ministre adjoint des Eaux et Forêts, Franck Nguema et tous les autres affidés du pouvoir ne sauront dissiper.

Leno KOLEBA
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