Police nationale: les attentes des populations

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Publié le lundi 3 juin 2019 | Agence Gabonaise de Presse

© Autre presse par DR
Visite du ministère de l’Intérieur aux Forces de police nationale : Le premier policier en immersion dans "son corps"

La sortie de la promotion 2018 des officiers des Forces de police nationale (FPN) suscite réaction. L'opinion, inquiète et pessimiste quant au phénomène grandissant d'insécurité, attend toujours du concret des OPJ auxquels une invite à l'appropriation des valeurs cardinales qui fondent et valorisent le métier de policier a été lancée.

Alors que l'insécurité semble grandissante au Gabon, notamment avec son lot de meurtres, braquages et autres violences diverses enregistrés dans la société, les pouvoirs publics gabonais, par le biais du ministère de l'Intérieur, s'organisent autant qu'ils peuvent à faire en sorte que ses troupes s'arriment aux évolutions et au contexte de la nouvelle police.

Et ce fut tout le symbole de la cérémonie solennelle de sortie des officiers stagiaires promotion 2018, baptisée Générale de division Marcel Yves Mapangou Moussadji, le vendredi 31 mai 2019, à l'École des Forces de police nationale d'Owendo où les acteurs ont été dotés de rudiments utiles pour mieux servir et protéger les institutions de la République, dans la stricte application de la loi.

Si pour certains l'instant relevait du simple festif, voire du contentement, parce que devenus officiers des forces de police nationale (OPJ ), il y a que les défis à relever en matière de lutte contre l'insécurité et le grand banditisme sous toutes ses formes restent d'actualité au Gabon vu les difficultés à trouver des réponses à ce phénomène de l'insécurité.

Six mois de formation, soit 690 heures de cours sur les disciplines universelles de police en vue de servir l'État sans réserve suffiront-ils aux 83 officiers stagiaires de la cuvée 2018 pour satisfaire aux exigences de l'heure? Lorsqu'on sait surtout le retard accusé par le Gabon en matière d'enquêtes (police scientifique, les enquêtes élucidées se comptent du bout des doigts).

La problématique est d'autant plus opportune qu'il ne s'agit pas d'une première, sinon d'un fait insolite. Le Gabon investit des ressources financières considérables pour se doter d'une police élitiste, où les hommes et femmes de corps seraient capables de rivaliser de compétences à court, moyen et long terme avec les polices de pays étrangers.

Il est certes vrai qu'on ne saurait remettre en cause la volonté du pouvoir public de doter les forces de défense et de sécurité d'outils modernes et efficaces, des formations et autres stages de recyclage pour un meilleur accomplissement des missions régaliennes. Mais, des écueils, qui concourent à l'inefficacité de la police, en termes de résultats attendus demeurent.

Des écueils connus, dans la majorité des cas, pour être des attributs du policier gabonais, on peut citer, pour améliorer du moins. La nécessité pour chaque policier de cultiver les valeurs cardinales qui fondent et valorisent le métier de policier et plus encore, le statut de l'officier, pour espérer un début de réponses aux maux que vit la société.

Il s'agit de l'appropriation par les officiers gabonais, des 4 grands sens de l'Ordre des officiers: la responsabilité, (assurer l'autorité en tenant compte du droit d'autrui), l'honneur (être habité du sentiment de fierté inflexible et instructif), la qualité (avoir de la hauteur, sœur de la grandeur) et la force, parce que le Chef est celui qui sert mieux sa troupe, la société en toute conscience, la disponibilité à toutes les épreuves. Des valeurs cardinales qui, en cas d'appropriation véritable par les concernés, aideraient à penser un tant soit peu, une image des Forces de Police nationale heurtée, faute de réponses appropriées quant aux attentes d'une opinion gabonaise pessimiste et inquiète.

Sidney Mbina

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