« Je voudrais les rassurer sur le fait qu’il n’y a pas de chasse aux sorcières contre eux », a déclaré ce matin sur RFI le ministre délégué à l’Environnement.
« Le Gabon est signataire du traité de la SITES qui protège les espèces fauniques et florales, menacées d’extinction. Nous avons intégré en annexe 2 de ce traité le kevazingo une essence rare et précieuse, dans ce traité », a indiqué en préambule Franck Nguema, invité Afrique de Christophe Boisbouvier ce jeudi.
Poursuivant ses explications, le ministre a rappelé que « par décret daté du 19 mars 2018 et signé du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui est très impliqué sur les questions de protection de l’environnement et de la biodiversité, il a été ordonné l’interdiction de l’abattage et de l’exploitation du kevazingo. C’est donc aujourd’hui une essence protégée. »
S’agissant toutefois des stocks antérieurs à la date du 19 mars 2018, M. Nguema a fait observer que ceux-ci « sont régis par le décret du 7juin 2016 qui précise certes qu’on peut exporter le kevazingo à condition qu’il y ait subi une troisième transformation, par exemple sous forme de meubles », répondant ainsi à un argument mis en avant par les avocats de l’entrepreneur chinois François Wu, mis en cause par la Justice dans cette affaire.
« Le Président de la République a en effet estimé que, dans le cadre du Gabon industriel, il était nécessaire de créer une industrie forte au Gabon afin d’y créer de l’emploi, de la valeur ajoutée, c’est à dire de la richesse », a justifié le ministre gabonais.
Au fond, « François Wu n’est-il pas un bouc-émissaire ? Ne porte-t-il pas le chapeau pour tous les autres ? », demande alors le journaliste Christophe Boisbouvier. Réponse de Franck Nguema : « je voudrais rassurer les entrepreneurs chinois au Gabon. Il n’y a pas de chasse aux sorcières contre eux. Il existe dans notre pays, dans la filière bois des opérateurs chinois qui sont réglos. Je pourrais citer de nombreux exemples, comme les sociétés ASI, SDL et bien d’autres encore », a répondu le ministre.